Le président tunisien décide de dissoudre le Parlement

Le président tunisien, Kaïs Saïed, a déclaré mercredi qu’il avait décidé de dissoudre le Parlement, suspendu depuis l’été dernier. Cette annonce, effectuée à la télévision publique, est survenue après que le ministre de la Justice a ordonné l’ouverture d’une enquête contre des membres du Parlement, accusant ceux-ci de « conspirer contre la sécurité de l’État ».

Kaïs Saïed a fait cette annonce lors d’une réunion du Conseil de sécurité nationale qu’il a présidée, quelques heures après que quelque 120 députés ont bravé la suspension du Parlement en organisant une séance virtuelle, au cours de laquelle ils ont voté pour annuler les mesures exceptionnelles décidées depuis par le président.

« J’annonce aujourd’hui en ce moment historique la dissolution de l’Assemblée des représentants du peuple pour préserver l’État et ses institutions, et pour préserver le peuple tunisien », a déclaré Kaïs Saïed dans une vidéo diffusée par la présidence.

La crise politique en Tunisie franchit un nouveau cap. Le président tunisien Kaïs Saïed a annoncé, mercredi 30 mars, la dissolution du Parlement, huit mois après l’avoir suspendu pour s’arroger les pleins pouvoirs en juillet 2021.

Après des mois de blocage politique, Kaïs Saïed, élu fin 2019, s’est arrogé les pleins pouvoirs le 25 juillet en limogeant le Premier ministre et en suspendant le Parlement dominé par le parti d’inspiration islamiste Ennahda, sa bête noire.

Le 22 septembre, le chef de l’État a officialisé ses pleins pouvoirs par des « mesures exceptionnelles » qui prolongent la suspension du Parlement. Elles lui permettent aussi de légiférer par décret, de présider le Conseil des ministres et d’amender les lois.

À l’appel du Bureau de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), une instance qui regroupe la présidence du Parlement et des représentants des partis y siégeant, 120 députés (sur un total de 217) ont participé mercredi à cette plénière en ligne, présidée par Tarek Fertiti, vice-président du Parlement, un indépendant.

Cent-seize députés ont voté en faveur d’un projet de loi visant à annuler les mesures exceptionnelles prises par Kaïs Saïed, qui bloquent, selon eux, le processus démocratique et instaurent le pouvoir d’un seul homme dans le pays berceau du Printemps arabe.

Les députés, dont des élus d’Ennahdha et des indépendants, ont appelé en outre à l’organisation d’élections législatives et présidentielle anticipées pour sortir de la crise politique et socio-économique.

par: Arab Observer

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