Les économistes parlent des répercussions des sanctions imposées par l’Occident sur la Russie
Les économistes estiment que les répercussions des sanctions imposées par l’Occident à la Russie se sont répercutées sur l’économie mondiale, avec laquelle les taux de croissance ont diminué aux États-Unis d’Amérique, avec des attentes futures négatives, et que l’économie américaine sera confrontée au risque de récession si la Réserve Fédérale américaine remonte les taux d’intérêt pour freiner l’inflation.
la guerre en Ukraine a considérablement assombri les perspectives de l’économie mondiale, a prévenu Pierre-Olivier Gourinchas, le nouveau chef économiste du Fonds monétaire international.
Le FMI, qui a publié ses prévisions actualisées à l’occasion de ses réunions de printemps, table désormais sur une croissance mondiale de 3,6% cette année, contre 4,4% en janvier.
Et la croissance pourrait ralentir davantage « s’il y avait un durcissement des sanctions contre la Russie couplé à une dégradation de la confiance des consommateurs et une certaine volatilité sur les marchés financiers », a relevé M. Gourinchas lors d’une conférence de presse.
Globalement, la guerre en Ukraine a un impact d’autant plus fort qu’elle s’est produite alors que l’économie n’était pas totalement rétablie de la pandémie. Le conflit exacerbe aussi la montée vertigineuse des prix. Le FMI table sur une inflation de 5,7% cette année pour les pays avancés (+1,8 point) et de 8,7% (+2,8 points) pour les économies émergentes et en développement. Le pic devrait être atteint cette année, avance-t-il. Mais même en 2023, l’inflation devrait être encore supérieure aux objectifs des banques centrales des pays avancés et restée très élevée dans les pays émergents et en développement (6,5%).
Le FMI, qui a aussi dégradé la perspective de croissance mondiale pour 2023 (+3,6%, -0,2 point), alerte sur la multitude de nuages à l’horizon. « Dans l’ensemble, les risques sont (…) comparables à la situation du début de pandémie », estime-t-il.
« Le conflit et les sanctions affectent directement l’Ukraine, la Russie et la Biélorussie », expliquent les économistes de l’institution de Washington. « Mais les retombées internationales se propagent bien au-delà, notamment en Europe, via les prix des produits de base, les liens commerciaux et financiers, l’approvisionnement en produits alimentaires et énergétiques et l’impact humanitaire ».
Tous les États ne souffriront pas de la même manière face au choc économique de la guerre, prévient toutefois le FMI . Ceux disposant d' »un secteur manufacturier relativement important et d’une plus grande dépendance à l’énergie russe » subiront les effets les plus lourds, Italie et Allemagne en tête, à qui Moscou livre beaucoup de gaz. Déjà fragilisée par les perturbations des chaînes de production mondiales dans le sillage de la crise sanitaire en 2021, l’Allemagne voit sa prévision de croissance pour 2022 rabaissée à 2,1% par le FMI, un plongeon de 1,7 point comparé à ses prévisions de janvier. L’Italie est attendue à 2,3% de croissance, une dégringolade de 1,5 point.
Le FMI prévoit un léger mieux pour l’Allemagne en 2023 avec 2,7% (+0,2 point), du moins bon pour l’Italie à 1,7% (-0,5 point) et pour la zone euro dans son ensemble à 2,3% (-0,2 point).
Le ministre allemand des Finances, Christian Lindner, a mis en garde contre les dangers de la stagflation, alors que le pays est aux prises avec les menaces économiques du conflit en Ukraine.
La confiance dans la reprise de l’économie allemande est ébranlée, les investisseurs craignant que la hausse des prix résultant de l’invasion de l’Ukraine par la Russie ne freine la production.
La France va elle aussi subir l’effet de souffle de la guerre avec un PIB en hausse de 2,9% cette année, soit 0,6 point de moins que lors des prévisions de janvier, et 1,4% en 2023 (-0,4 point).
Les économies du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord devraient enregistrer une croissance d’environ 5,2 % en 2022, la meilleure depuis 2016, en raison de la hausse des prix du pétrole.
a part russe dans le gaz ou le pétrole ne peut être couverte par l’augmentation de la production des pays « OPEP », et il n’est pas possible de franchir ce pas par crainte de son impact sur les relations futures entre les pays producteurs.
Le Brent a atteint 139 dollars le baril le mois dernier, son plus haut niveau depuis 2008, mais les deux références sont sur la bonne voie pour enregistrer une baisse hebdomadaire de plus de 3 %.
par: Arab Observer