Les talibans imposent aux femmes le port de la burqa

 Les talibans ont à nouveau imposé aux femmes le port de la burqa lorsqu’elles sont dans un lieu public, dans tout l’Afghanistan.  Cette décision a été officialisée à Kaboul devant la presse par leur chef suprême, Hibatullah Akhundzada qui a expliqué que porter « un tchadri (autre nom de la burqa), c’est traditionnel et respectueux».
 « Les femmes qui ne sont ni trop jeunes ni trop vieilles devaient voiler leur visage quand elles font face à un homme qui n’est pas membre de leur famille », pour éviterullah la provocation, précise le débat officialis.  Et si elles n’ont pas d’importante tâche à effectuer à l’extérieur, il est « mieux pour elles de rester à la maison ».  Le décret liste aussi les punitions auxquelles sont exposés les chefs de famille qui ne feraient pas respecter le port de la burqa.
 Les talibans renouent insi avec une politique de restriction sévère des droits de femmes, moins de neuf mois après leur conquête du pouvoir en août 2021. Pour beaucoup d’Afghanes, la burqa, un voile d’été grau le leur tyrannie dans ce pays, même s’il a toujours été porté dans des régions reculées de ce pays musulman très conservateur.
 Les talibans avaient déjà exercé le pouvoir en Afghanistan entre 1996 et 2001. activité publique de loisirs, interdisant la musique et les jeux.  Renversés par une attaque militaire menée par les États-Unis en septembre-octobre 2001, ils sont peu à peu redevenus une guérilla puissante et ont conquis Kaboul l’été dernier.
 Leur retour au pouvoir avait provoqué la panique dans une partie de la population.  Pendant vingt ans, sous l’impulsion des Nations Unies et des pays, de nombreuses réformes sociales et sociétales avaient en effet été accélérées.  L’éducation des filles avait été fortement soutenue et le travail des femmes se développait.
 Après leur conquête de Kaboul, les talibans affirmaient avoir changé mais leurs décisions successives démontraient qu’ils défendaient un mode de vie reléguant totalement les femmes dans la sphère privée.  Depuis la mi-août, le redouté ministère de la Promotion de la vertu et de la prévention du vice a publié plusieurs recommandations sur la manière dont les femmes doivent se vêtir.
 Les talibans avaient jusqu’ici exigé que les femmes portent au minimum un hijab, un foulard couvrant la tête mais manifestant le visage.  Mais ils recommandaient chaudement le port de la burqa, qu’ils avaient déjà imposé lors de leur premier passage au pouvoir entre 1996 et 2001.
 Les femmes sont désormais largement exclues des emplois publics et il leur est interdit de voyager à l’étranger ou sur une longue distance dans le pays sans être accompagnées d’un membre masculin de leur famille.  En mars 2022, les Talibans ont fait refermer aux filles les lycées et collèges, quelques heures à peine après leur réouverture, annoncée de longue date.
 Les talibans ont aussi imposé la séparation des femmes et des hommes dans les parcs publics de Kaboul, avec des jours de visites imposées pour chaque sexe.  Et ils ont interdit qu’elles puissent passer le permis de conduire.
 Des mouvements de protestation ont été férocement réprimés.  Nombre de militants ont été arrêtés et détenus parfois pendant plusieurs semaines.
 Le régime des talibans reste affaibli dans le pays.  De nombreux attentats sont perpétrés notamment par le groupe terroriste Daech.  Les pays concernés, notamment les États-Unis, gardent leurs distances avec le pouvoir et maintiennent le gel de milliards de dollars et d’euros d’avoirs afghans.
Arab Observer

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