Libye: Un nouvel alignement de la fraternité ouvre des questions sur leur position sur la crise
Le Maroc et l’Égypte ont réitéré le soutien au dialogue inter-libyen sans ingérences étrangères.
Dans un communiqué conjoint ayant sanctionné les entretiens approfondis qui ont eu lieu ce lundi à Rabat, le chef de la diplomatie égyptienne et son homologue marocain, Nasser Bourita, ont réitéré le soutien du Maroc et de l’Égypte à la Libye et au principe selon lequel le dialogue inter-libyen, sans ingérences étrangères, demeure la seule voie pour parvenir à une solution à la crise libyenne à travers des élections présidentielles et parlementaires.
Ils ont, dans ce sens, salué le rôle que jouent les institutions de l’Etat libyen, notamment les mesures prises par la Chambre des représentants en tant qu’organe législatif élu.
Le ministre marocain a salué l’accueil par l’Egypte du processus de la commission constitutionnelle libyenne et son rôle dans le lancement des travaux de cette commission en coordination avec la Mission d’appui des Nations Unies en Libye.
Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Choukri actuellement en visite de travail au Maroc à l’invitation de son homologue marocain, Nasser Bourita, a salué les résultats du dialogue inter-libyen dont les rounds se sont déroulés dans le Royaume, et ont abouti à l’accord politique de Skhirate signé par les parties libyennes pour parvenir à un règlement de la crise libyenne.
Bien que cette déclaration ait été bien accueillie par la plupart des forces politiques et influentes en Libye, et ignorée par le gouvernement sortant d’Abdel Hamid Dbeibah, une déclaration a été publiée tôt mercredi matin qui remettait en cause ses objectifs.
Cette déclaration a été publiée par le chef de la Fraternité, Mohamed Sowan, qui, il y a quelques mois, a créé un nouveau parti dans le but de contourner les Libyens et d’échapper à une guillotine attendue qui pourrait exclure la Fraternité de la vie politique en Libye.
Alors que Sawan a salué la déclaration de l’Egypte et du Maroc, il a affirmé son soutien au consensus libyo-libyen et le respect de la souveraineté de la décision nationale libyenne, y compris les mesures prises par le Parlement.
Le chef de la Fraternité a appelé le reste des pays intéressés par le dossier libyen à soutenir ce consensus et ce qui en a résulté comme une première étape essentielle pour mettre fin à la division sous un gouvernement unifié qui rassemble l’ouest, l’est et le sud de la Libye.
Il a salué les efforts du gouvernement libyen, de son président, Fathi Bashagha, et du président du Parlement, dans leurs efforts fructueux pour rouvrir les ports pétroliers, la seule source de revenus du pays.
Rabat et Le Caire ont également souligné l’impérieuse nécessité pour toutes les forces étrangères, les mercenaires et les combattants étrangers de quitter la Libye dans un délai défini, en application des résolutions du Conseil de sécurité y afférentes et des recommandations des processus de Paris et de Berlin.
Les deux parties ont aussi insisté sur le soutien des efforts de la commission militaire libyenne mixte (5+5) à cet égard, outre l’appui des tentatives de réconciliation nationale globale entre les parties libyennes.
Les opinions des analystes ont varié dans l’interprétation de la déclaration du chef de la Fraternité, en particulier sur le fait que le soi-disant «Haut Conseil d’État», qui est contrôlé par l’organisation de la Fraternité , n’a pas bien accueilli le gouvernement Bashagha.
Les analystes ont mis en garde contre la tentative de l’homme de désavouer temporairement l’organisation et les déclarations qu’il a faites plus tôt contre Le Caire et l’armée libyenne, en affichant une image modérée compatible avec les visions du parlement.
par: Arab Observer