L’UGTT se met au service des agendas de la Fraternité
Les milieux politiques tunisiens ont accusé l’Union tunisienne du travail (l’UGTT), pour servir les agendas de la Fraternité par l’escalade avec les institutions de l’État et le ministère de l’Intérieur, et ont averti que les agences de l’État n’accepteraient pas le discours qui est basé sur leur dénigrement et nuit à l’institution de la Présidence de la République et le gouvernement.
C’est après que Noureddine al-Taboubi, secrétaire général du syndicat, a monté sa rhétorique envers les institutions de l’État, et a cette fois choisi le ministère de l’Intérieur, dans un geste qui, selon les observateurs, pourrait ouvrir la voie à un affrontement entre l’UGTT et le ministère de l’Intérieur, coïncidant avec une escalade similaire du mouvement de la Fraternité Ennahdha, de sorte que le syndicat semble s’être mis au service de son agenda.
Le secrétaire général de l’UGTT, Noureddine Taboubi a déclaré, ce mercredi 1er juin, que la centrale syndicale appelle à garder les ministères de la justice et de l’Intérieur loin de toute instrumentalisation politique et de tout conflit entre les organismes et les conflits politiques, en marge de sa participation à la conférence nationale autour de la cristallisation du projet de réformes constitutionnelles et de la loi électorale.
Taboubi a ajouté : « Nous remarquons, ces jours-ci, des indices dangereux touchant la pratique démocratique et de l’échelle sociale. »
« Les masques commencent à tomber et les vrais visages commencent à être dévoilés. L’UGTT n’est pas dupe, mais elle opère selon une perception objective pour anticiper sur la réalité et différencier le vrai du faux », a-t-il expliqué.
Lors d’un discours prononcé en marge de la réunion de l’organe administratif national, Le secrétaire général de l’Union générale Tunisienne du Travail, Noureddine Taboubi, a déclaré, en présence d’experts en droit constitutionnel, que “le syndicat sait ce qui se trame contre lui dans les chambres obscures”, dans le contexte de ses prises de position contre la piste du président Kais Saied.
« L’Union n’hésitera pas à cristalliser ses positions et à présenter une proposition alternative pour sauver le pays », a-t-il ajouté.
Taboubi a également souligné que le syndicat n’est pas concerné par la candidature aux élections, ni aux postes clés.
Indiquant qu’il continue à remplir son devoir patriotique en offrant une alternative dans laquelle le peuple peut trouver du réconfort sur le plan économique et social.
L’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) annonce une grève générale dans les établissements du secteur public, jeudi 16 juin 2022, selon un préavis de grève publié hier 31 mai.
Il revendique essentiellement dans le texte du préavis le retrait de la circulaire gouvernementale n°20 du 9 décembre 2021, relative aux nouvelles modalités de négociations avec les syndicats. L’UGTT requiert par ailleurs « l’application de tous les accords signés avec le gouvernement Bouden et ses prédécesseurs », mais aussi « un démarrage immédiat de négociations sociales ayant pour objectif d’améliorer le pouvoir d’achat au titre des années 2021, 2022 et 2023 ».
Autre doléance, l’UGTT appelle à entamer sans plus attendre la réforme des structures et des établissements publics « de sorte qu’ils puissent s’acquitter de leur rôle économique et social et éviter la privatisation partielle ou totale, conformément à l’accord signé entre le gouvernement et l’UGTT, le 22 octobre 2018 ». Les revendications consistent enfin en la suspension de l’impôt dit de contribution sociale de solidarité estimée à 1% du salaire des Tunisiens.
Ces demandes sont toutefois assorties d’un avertissement d’ordre politique. Dans une déclaration accordée aux médias nationaux, le secrétaire général de l’UGTT Noureddine Taboubi met en garde « contre toute politisation ou instrumentalisation des ministères de l’Intérieur et de la Justice ». Une affirmation sibylline qui laisse entendre que le bras de fer aurait commencé avec l’exécutif mécontent du récent boycott du dialogue national présidentiel par l’UGTT.
Vendredi, Taboubi a estimé que le décret présidentiel relatif au référendum sur une nouvelle constitution pour le pays en juillet prochain n’est pas contraignant pour l’Union.
Il a ajouté que l’Union ne sera pas présent dans le dialogue national tant qu’il n’y aura pas de revues capables de faire de cette discussion politique sur les options et la situation dans le pays un succès.
par: Arab Observer