L’ONU a mis en garde contre le risque croissant de famine en Somalie avec une aggravation de l’insécurité alimentaire, de la malnutrition et de la mortalité

Une grave sécheresse expose certaines régions du centre et du sud de la Somalie à un risque accru de famine alors que l’insécurité alimentaire aiguë, la malnutrition et la mortalité s’aggravent, ont averti samedi les Nations unies (l’ONU) et le gouvernement somalien.

« Alors qu’une classification de famine nécessite qu’au moins deux des trois critères soient remplis, l’augmentation des niveaux de malnutrition aiguë et de mortalité signale que les pertes en vies humaines et en moyens de subsistance se produisent déjà », ont indiqué les agences dans un communiqué conjoint publié dans la capitale Mogadiscio.

Selon le rapport, l’aide alimentaire a atteint en moyenne 2,4 millions de personnes par mois entre février et avril, ce qui a probablement permis d’éviter la détérioration des résultats en matière de sécurité alimentaire et de nutrition dans de nombreuses régions.

Toutefois, a noté l’ONU, l’insécurité alimentaire et la malnutrition devraient se détériorer davantage et plus rapidement entre juin et septembre, et si l’aide alimentaire humanitaire n’est pas renforcée et maintenue, environ 7,1 millions de personnes (soit 45 % de la population totale) risquent de faire face à une crise voire pire.

Les Nations unies sont engagées dans « une course contre la montre » pour éviter une famine en Somalie, où plus de 200.000 personnes sont particulièrement menacées dans un contexte de sécheresse record.

« Nous devons agir immédiatement pour prévenir une catastrophe humanitaire », a déclaré El-Khidir Daloum, le directeur national du Programme alimentaire mondial en Somalie, cité dans un communiqué.

« La vie des plus vulnérables est déjà menacée par la malnutrition et la faim, et nous ne pouvons pas attendre l’apparition de la famine pour agir. C’est une course contre la montre pour prévenir la famine », a-t-il souligné.

Plusieurs saisons de pluies consécutives ont échoué dans la Corne de l’Afrique, provoquant la pire sécheresse en 40 ans et une crise alimentaire majeure concernant le Kenya, l’Ethiopie et la Somalie.

Plusieurs régions de Somalie sont menacées de famine, en particulier dans le sud où la présence d’islamistes radicaux shebab, affiliés à Al-Qaïda, rend l’accès humanitaire difficile.

Trois millions de têtes de bétail sont mortes à cause de la sécheresse depuis la mi-2021, un bilan désastreux pour un pays essentiellement pastoral où les familles dépendent de leurs troupeaux pour la viande, le lait et le commerce.

Les prix des denrées alimentaires montent également en flèche, stimulés par les mauvaises récoltes locales et la flambée des coûts des importations causée en partie par la guerre en Ukraine.

Pour l’heure, moins de 20% de l’argent nécessaire pour éviter une famine a été collecté, mettant de fait des centaines de milliers de personnes face « à un risque très réel de famine et de mort », a déclaré le représentant de la FAO en Somalie, Etienne Peterschmitt.

« Nous appelons la communauté internationale à agir rapidement alors que nous avons encore un espoir d’empêcher (…) une famine généralisée en Somalie », a-t-il déclaré.

par: Arab Observer

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