Scandales et démissions secouent le gouvernement Johnson
L’hémorragie continue outre-Manche, fragilisant encore un peu plus Boris Johnson, accusé d’avoir promu un député conservateur alors qu’il avait connaissance des accusations sexuelles visant ce dernier. Après les démissions de Sajid Javid (Santé) et Rishi Sunak (Finances), rendues publiques mardi soir, plusieurs membres du gouvernement ont annoncé à leur tour ce mercredi leur décision de prendre la porte.
Cinq membres du gouvernement, dont le secrétaire d’Etat à l’Industrie, Lee Rowley, ont rejoint le contingent démissionnaire, dans une lettre commune adressée à l’ancien maire de Londres. «Il est de plus en plus évident que le gouvernement ne peut pas fonctionner, compte tenu des problèmes qui ont été mis en lumière et de la manière dont ils ont été traités», ont constaté les intéressés, qui assurent demander le départ de Boris Johnson pour «le bien du parti et du pays».
Le secrétaire d’Etat à l’Education, Robin Walker affirme n’avoir plus confiance dans son Premier ministre. Si, selon lui, Boris Johnson est un «conservateur instinctif», Robin Walker juge aussi que le gouvernement fait maintenant trop d’erreurs. Dans sa lettre de démission, publiée sur Twitter, il explique avoir récemment pris conscience que le Parti conservateur «a été distrait de ses missions essentielles en concentrant sans relâche son attention sur les questions autour du leadership».
Le secrétaire d’Etat chargé de l’Enfance et de la Famille, Will Quince, a également annoncé son départ, estimant qu’il n’avait «pas le choix». Il a expliqué avoir divulgué «de bonne foi» des éléments fournis par les services du Premier ministre dans les médias. Des faits qui, finalement, «se sont révélés inexacts». Autre partante : Laura Trott, jusque-là assistante auprès du secrétaire d’Etat aux Transports. Elle juge que la confiance est «perdue».
L’élément déclencheur de cette crise politique inédite est une affaire d’agressions sexuelles concernant Chris Pincher, chargé de la discipline parlementaire des députés conservateurs. Ce dernier est accusé d’avoir pratiqué des attouchements sexuels sur plusieurs hommes. Le député, un proche de Boris Johnson, reconnaissait la semaine dernière avoir «beaucoup trop bu» et s’être «couvert de honte» lors d’une soirée dans un club privé. S’il a bien démissionné de son poste, il est tout de même resté député. Mardi, après avoir affirmé l’inverse, Downing Street a reconnu que le Premier ministre avait été informé dès 2019 d’anciennes accusations à l’encontre de Chris Pincher, mais qu’il les avait «oubliées» en le nommant.
Pour l’heure, Boris Johnson refuse catégoriquement de céder le pouvoir. Interpellé pendant la séance hebdomadaire des questions au Premier ministre au début de laquelle il a été hué, le chef de l’Etat a martelé que le «mandat colossal» qui lui avait été confié par les électeurs en 2019 lui conférait le devoir de «continuer». Un «spectacle pathétique», a dénoncé le leader de l’opposition travailliste, Keir Starmer.
par: Arab Observer