Irak: réunion des forces politiques en l’absence du Moqtada al-Sadr
Les principaux responsables politiques en Irak ont tenu une réunion mercredi 17 août à l’initiative du premier ministre Moustafa al-Kazimi pour tenter de sortir le pays de l’impasse, une rencontre boudée par l’incontournable leader chiite Moqtada al-Sadr.
Dix mois après les dernières législatives d’octobre 2021, l’Irak attend toujours la désignation d’un nouveau chef de gouvernement et d’un nouveau président.
Le chef de l’État Barham Saleh et le président du Parlement Mohamed al-Halboussi, allié de Moqtada al-Sadr et principal acteur politique de la communauté sunnite en Irak, étaient aussi présents à la réunion, selon leurs services. De même que des responsables des principaux partis kurdes, le Parti démocratique du Kurdistan (PDK) et l’Union patriotique du Kurdistan (UPK), représentant la région autonome du Kurdistan (nord). Dans un communiqué laconique, le Courant sadriste a, lui, annoncé qu’il ne participait pas «au dialogue national».
Mardi, Moustafa al-Kazimi avait souhaité cette réunion «pour initier un dialogue national sérieux et une réflexion commune afin de trouver des solutions à la crise politique». Trublion de la vie politique irakienne, Moqtada al-Sadr, dont les partisans occupent depuis plus de deux semaines les abords du Parlement dans la Zone verte à Bagdad, avait appelé à une «manifestation d’un million» de personnes samedi mais il a ensuite annoncé son report sine die. Depuis le 12 août, les partisans du Cadre de coordination campent, eux, sur une avenue de Bagdad menant à la Zone verte, secteur ultra-sécurisé abritant les institutions irakiennes et des ambassades étrangères.
Depuis fin juillet la tension est montée d’un cran entre les deux grands pôles du chiisme politique et les tentatives de médiation n’ont pas abouti. D’un côté, Moqtada al-Sadr veut dissoudre le Parlement et organiser des législatives anticipées. De l’autre, ses adversaires du Cadre de coordination composé d’influentes factions chiites majoritairement pro-Iran, exigent la formation d’un gouvernement avant de discuter d’élections anticipées. Selon un communiqué de ses services, Moustafa al-Kazimi, qui expédie les affaires courantes, a réuni au siège du gouvernement à Bagdad les barons de la politique irakienne. Le Cadre de coordination était représenté par Nouri al-Maliki et Haïdar al-Abadi, deux ex-premiers ministres, mais aussi par Hadi al-Ameri et Faleh al-Fayyad, hauts responsables du Hachd al-Chaabi, alliance d’anciens paramilitaires intégrés aux forces régulières.
par: Arab Observer