Le président tunisien souligne sa détermination à nettoyer le pays des spoilers
En référence à l’organisation de la Fraternité qui contrôlait les gouvernements qui ont suivi les événements de 2011, depuis le renversement de l’ancien président tunisien, le président tunisien Kais Saied a souligné la ferme détermination à assainir le pays de tous ceux qui y ont semé le chaos depuis plusieurs années. Il a promulgué vendredi un décret introduisant une peine de prison de cinq ans et une lourde amende pour toute personne répandant des « fausses informations » ou des « rumeurs » en ligne.
Le président de la République Kais Saied a appelé à la nécessité de hâter l’application du décret-loi relatif à la réconciliation pénale pour restituer l’argent aux Tunisiens.
Lors d’une audience, vendredi au Palais de Carthage, avec la ministre de la Justice Leila Jaffel, le président Saied a insisté sur le rôle dévolu aux juges dans l’application équitable de la loi, sans aucune autre considération, lit-on dans un communiqué de la présidence de la République.
Et d’ajouter, ” l’Etat de droit n’a plus de sens en cas de dérèglement de la fonction judiciaire “.
Le décret-loi sur l’amnistie fiscale a été promulgué le 20 mars dernier après un marathon de rencontres entre le président de la République et la cheffe du gouvernement.
Le texte comprend 50 articles qui se rapportent à la réconciliation pénale pour les crimes financiers et économiques ayant entrainé un enrichissement illicite affectant les ressources de l’Etat, des collectivités locales, des structures publiques ou autres parties.
Le décret, publié dans le Journal officiel, prévoit une peine de prison de cinq ans et une amende de 50.000 dinars tunisiens (15.500 euros) pour toute personne « qui utilise délibérément les réseaux de communication et les systèmes d’information pour produire, promouvoir, publier ou envoyer des fausses informations ou des rumeurs mensongères ».
Le décret vise les personnes qui répandent de telles intox afin de « porter atteinte aux droits d’autrui, à l’ordre public, à la défense nationale ou pour semer la panique au sein de la population ». La peine prévue est « doublée » en cas d’intox visant des responsables de l’Etat, selon le décret. Dès sa publication, des internautes ont critiqué le texte estimant qu’il pourrait être instrumentalisé par le pouvoir pour museler la presse ou faire taire les voix dissidentes.
Plusieurs ONG locales et internationales ont déploré un « recul » des libertés en Tunisie depuis que le président Kais Saied s’est arrogé les pleins pouvoirs le 25 juillet 2021, faisant vaciller la démocratie dans le pays dont étaient parties les révoltes du Printemps arabe en 2011.
par: Arab Observer