L’Arabie saoudite a réussi à négocier un échange de prisonniers entre la Russie et l’Ukraine
La Russie a libéré mercredi 10 prisonniers de guerre étrangers capturés en Ukraine après une médiation du prince héritier de l’Arabie saoudite, Mohamed ben Salman, a annoncé le ministère saoudien des Affaires étrangères.
« Les autorités saoudiennes compétentes les ont pris en charge et transférés de Russie vers le royaume et facilitent les procédures pour leurs pays respectifs », est-il écrit dans ce communiqué, qui ne précise pas leur identité.
Ces prisonniers libérés sont de nationalités américaine, britannique, croate, marocaine et suédoise, a précisé le ministère dans un communiqué, ajoutant qu’ils étaient arrivés par avion en Arabie saoudite.
Un responsable saoudien a déclaré qu’il s’agissait de cinq Britanniques, deux Américains, un Croate, un Marocain et un Suédois.
Le parlementaire britannique Robert Jenrick a déclaré qu’Aiden Aslin faisait partie de ces prisonniers libérés. Après sa capture, Aiden Aslin a été condamné à mort par un tribunal de la « République populaire de Donetsk » (RPD), territoire séparatiste de l’est de l’Ukraine soutenu par la Russie.
Les Américains Alexander Drueke, 39 ans, et Andy Huynh, 27 ans, ont aussi été libérés, a déclaré un représentant de leurs familles à Reuters.
Un Suédois, capturé en mai par les Russes dans le port de Marioupol et qui risquait une condamnation à mort par les autorités de Donetsk, fait partie des étrangers libérés, a dit la ministre suédoise des Affaires étrangères, Ann Linde.
De nombreux étrangers se sont rendus en Ukraine depuis le 24 février pour aider ce pays à résister à son invasion par la Russie.
La guerre en Ukraine, envahie en février par la Russie, a alimenté les tensions entre l’Arabie saoudite et les Etats-Unis, un allié depuis des décennies.
L’Arabie saoudite a voté en faveur d’une première résolution des Nations unies pour dénoncer l’invasion russe et exiger le retrait des troupes de Moscou.
Mais le royaume saoudien pétrolier a résisté à la pression des Etats-Unis pour augmenter la production de brut afin d’atténuer la crise énergétique résultant de la guerre –une pression marquée par une visite du président américain Joe Biden en juillet en Arabie saoudite.
Il s’est en revanche coordonné avec le cartel Opep+ qu’il conduit conjointement avec la Russie. Mais face aux craintes de récession, les pays de l’Opep+ ont décidé de réduire début septembre leur production pour soutenir les prix.