La Turquie poursuit son agression militaire contre l’Irak et la Syrie

La Turquie appelée à la retenue par Washington et Moscou, a frappé mardi plusieurs objectifs en Syrie après de nouvelles menaces du président Recep Tayyip Erdogan de lancer « bientôt » une opération terrestre contre les combattants kurdes dans le nord du pays.

« Nous survolons les terroristes depuis quelques jours avec notre aviation et nos drones. Si Dieu veut, nous allons les éliminer bientôt avec nos soldats, nos canons et nos chars », a dit mardi le chef de l’Etat lors d’un discours dans le nord-est du pays.

L’aviation turque a lancé dimanche l’opération « Griffe Epée« , une série de raids aériens contre 89 positions du PKK et des YPG dans le nord de l’Irak et de la Syrie, qui ont fait près d’une quarantaine de morts en Syrie selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

Mardi soir, des bombardements de l’artillerie turque se poursuivaient sur la ville emblématique de Kobané, dans le nord de la Syrie, bastion des YPG repris en 2015 aux terroristes du groupe Etat islamique avec le soutien occidental, a rapporté l’OSDH.

Dans la journée, de nouvelles frappes de drones turcs ont visé notamment une base conjointe des forces kurdes et de la coalition internationale antiterroriste menée par les Etats-Unis, à 25 km au nord de la ville de Hassaké, faisant deux morts selon les forces kurdes et l’OSDH.

Cinq civils dont un enfant ont par ailleurs péri à Aazaz (nord) dans la province d’Alep et trois soldats syriens sont morts et plusieurs autres ont été blessés dans le bombardement de la base aérienne de Menagh, non loin d’Aazaz.

D’autres bombardements ont visé un champ pétrolifère proche de la ville d’al-Qahtaniyah, à proximité de la frontière turque, selon un journaliste sur place.

« Ils voulaient établir un Etat terroriste autour de nous, nous ne pouvions pas le permettre. Protéger nos frontières et notre nation est notre responsabilité et notre devoir », a fait valoir le ministre turc de l’Intérieur Süleyman Soylu.

M. Erdogan menace depuis mai d’une offensive dans le Nord syrien mais l’attentat survenu le 13 novembre à Istanbul (six morts et 81 blessés), attribué par Ankara aux combattants kurdes du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) et des YPG (Unités de protection du peuple), risque d’accélérer les opérations.

« Nous ferons payer ceux qui nous dérangent sur notre territoire », avait prévenu lundi le président Erdogan.

Ces déclarations – publiées peu après des tirs de roquettes depuis la Syrie qui ont fait deux morts dont un enfant dans la ville frontalière turque de Karkamis (sud-est) – ont amené Washington et Moscou à réagir.

par: Arab Observer

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