La présidente du Parlement européen annonce l’ouverture d’une enquête interne
La présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, a annoncé, l’ouverture d’une « enquête interne », après la révélation du scandale de corruption au Parlement européen, et l’inculpation de la vice-présidente grecque de l’institution, Eva Kaili, pour son implication présumée dans un scandale de corruption en lien avec le Qatar.
« La démocratie européenne est attaquée », a ajouté la présidente du Parlement européen.
Plusieurs membres de l’institution, dont sa vice-présidente, la socialiste grecque Eva Kaili, sont soupçonnés d’avoir accepté de l’argent et des cadeaux pour influencer le processus décisionnel des eurodéputés.
Par ailleurs, une perquisition a eu lieu au Parlement européen à Bruxelles, lundi, a annoncé le parquet fédéral belge.
Il s’agit de la vingtième perquisition en quatre jours en Belgique dans cette enquête impliquant le Qatar selon une source judiciaire. C’est la première qui cible directement des locaux du Parlement européen.
Le parquet fédéral a fait état de la saisie, au total, de plusieurs centaines de milliers d’euros en trois lieux différents, auprès de trois suspects : « 600 000 euros au domicile de l’un des suspects, plusieurs centaines de milliers d’euro dans une valise saisie dans une chambre d’un hôtel bruxellois et 150 000 euros environ dans un appartement appartenant à un député européen ».
Les soupçons de corruption au Parlement européen sont « très graves », a affirmé de son côté à la mi-journée la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a pour sa part jugé lundi « très préoccupantes » les « graves accusations » portées contre la vice-présidente grecque du Parlement européen, inculpée pour corruption et blanchiment d’argent et écrouée dimanche à Bruxelles.
« Ces informations sont très préoccupantes », a-t-il déclaré à son arrivée à une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne. « Une enquête est en cours et nous la suivons », a-t-il précisé.
La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a déclaré de son côté que la « pleine force de la loi » devait être mise en œuvre dans cette affaire. « Il en va de la crédibilité de l’Europe, et cela doit avoir des conséquences dans différents domaines », a-t-elle souligné.
« C’est un scandale sur lequel nous devons faire éclater la vérité afin que nous puissions nous assurer que cela ne se reproduise pas », a pour sa part insisté le chef de la diplomatie irlandaise, Simon Coveney.
« Une enquête complète et transparente doit être menée afin d’obtenir une explication sur ce qui s’est passé », a-t-il ajouté.
L’Autorité grecque de lutte contre le blanchiment d’argent a annoncé lundi geler tous les avoirs de la vice-présidente du Parlement européen.
La mesure qui vise Eva Kaili, écartée du parti socialiste grec Pasok-Kinal à la suite de cette affaire, concerne « les comptes bancaires, les coffres, les sociétés et tout autre actif financier », selon le président de l’autorité antiblanchiment, Haralambos Vourliotis, cité par un membre de la même organisation.
Les établissements bancaires grecs et les services de l’État compétents ont déjà été informés de cette mesure par l’Autorité de lutte contre le blanchiment d’argent, selon la même source.
Le gel des avoirs concerne également les membres de la famille proche d’Eva Kaili, comme ses parents.
Eva Kaili et trois autres personnes, dont un ancien élu européen italien, ont été interpellées et écrouées dans le cadre d’une enquête menée par un juge belge sur des soupçons de versements effectués par le Qatar pour influencer des décisions prises au sein du Parlement européen.
par: Arab Observer