D’anciens responsables du régime d’Omar el-Béchir se sont évadés de la prison de Kober

Des médias locaux ont diffusé une prétendue déclaration audio de Ahmed Haroun dans laquelle il a déclaré que lui et d’autres anciens fonctionnaires avaient été laissés dans le complexe pénitentiaire gardé par un petit nombre de forces de sécurité, et avaient ensuite été autorisés à se promener librement. Il a dit qu’ils avaient quitté la prison de Kober pour leur propre sécurité à cause des combats et du manque de nourriture ou d’eau. Il n’a pas mentionné el-Béchir ni dit où lui et les autres responsables se trouvaient.

Deux prisonniers ont déclaré à Middle East Eye qu’ils s’étaient échappés de Kober, avec des milliers d’autres codétenus, après l’intensification des combats autour de la prison. Ils n’ont pas été en mesure de dire si el-Béchir s’était également échappé ou avait été transféré.

Les médias locaux ont publié une vidéo montrant des prisonniers en train de sortir de la prison de Kober et des images d’affrontements autour de l’établissement dimanche. On y voit des personnes vêtues de l’uniforme blanc de la prison marcher dans une ruelle, tout en portant leurs affaires.

Des sources au Soudan et aux États-Unis ont déclaré à Middle East Eye qu’elles avaient entendu dire qu’el-Béchir avait été déplacé par les Forces armées soudanaises (FAS) du général Abdel Fattah al-Burhan, sans toutefois être en mesure de confirmer cette information.

L’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide se sont échangé des accusations concernant la prise d’assaut de la prison d’Al-Huda et la libération des prisonniers.

Des milliers de prisonniers ont été libérés ces derniers jours de plusieurs prisons, dont « la prison d’Al-Huda à Omdurman, la prison de Soba, au sud de Khartoum, et le centre pénitencier d’Omdurman », en raison d’un manque de nourriture et d’eau.

Le groupe paramilitaire des Forces de soutien rapide a dénoncé ce qu’il a décrit comme « l’évacuation de tous les prisonniers de la prison de Kober ».

« Il était clair dès le début de la guerre, et des développements qui l’ont précédée, que les putschistes et les extrémistes veulent faire reculer la roue du temps en restaurant l’ancien régime », peut-on lire dans un communiqué.

« Les Forces de soutien rapide (FSR) condamnent la décision des putschistes de procéder à l’évacuation forcée de tous les détenus de la prison de Kober, ce qui inclut tous les dirigeants de l’ancien régime », poursuit le communiqué des FSR.

Les Forces de Soutien Rapide considèrent que « l’évacuation des détenus de la prison de Kober est une décision qui va à l’encontre de toutes les lois locales, régionales et internationales ».

Le communiqué tient « les dirigeants des forces putschistes (en référence à l’armée régulière) entièrement responsables de saper la révolution populaire pour laquelle des jeunes hommes et des jeunes femmes se sont sacrifiés ».

Des affrontements font rage au Soudan, depuis le 15 avril, à Khartoum et dans d’autres villes, entre les deux camps, qui se sont mutuellement accusés d’être responsables de l’éclatement des violences.

Les « Forces de soutien rapide » ont été formées en 2013, pour épauler les forces gouvernementales dans leur lutte contre les mouvements armés rebelles dans la région du Darfour. Elles ont ensuite assumé d’autres tâches, notamment la lutte contre la migration irrégulière aux frontières et le maintien de la sécurité, avant d’être qualifiées de « rebelles » par l’armée après l’éclatement des affrontements.

par: Arab Observer

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