Les États-Unis mènent des pourparlers indirects avec l’Iran au Sultanat d’Oman
Les États-Unis mènent des pourparlers indirects avec l’Iran pour encadrer le programme nucléaire de Téhéran et obtenir la libération de certains ressortissants américains en contrepartie du dégel d’avoirs iraniens à l’étranger, révèle la presse des deux pays.
L’Iran continue à mener des pourparlers indirects avec les États-Unis par l’intermédiaire du Sultanat d’Oman, notamment sur les Américains détenus dans le pays, a confirmé lundi un responsable diplomatique à Téhéran.
Les discussions menées à Mascate, la capitale du Sultanat d’Oman, « n’étaient pas secrètes », a souligné le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Nasser Kanani, interrogé sur des informations de presse faisant état d’avancées entre Téhéran et Washington.
« Afin de stimuler les pourparlers sur la levée des sanctions » américaines visant l’Iran, « nous avons salué les efforts des responsables omanais et nous avons échangé des messages avec l’autre partie par l’intermédiaire de ce médiateur », a-t-il expliqué au cours de sa conférence de presse hebdomadaire.
Alors que les pourparlers sur le nucléaire iranien sont suspendus depuis près d’un an et que Téhéran joue l’apaisement avec l’Occident dans l’espoir de les relancer, les États-Unis négocient discrètement depuis plusieurs mois avec l’Iran pour limiter les activités nucléaires de Téhéran et obtenir la libération de prisonniers américains en contrepartie de l’allègement de certaines sanctions, a révélé, mercredi 14 juin, The New York Times (NYT).
“L’objectif des États-Unis est de parvenir à un accord informel et non écrit, que certains responsables iraniens qualifient de ‘cessez-le-feu politique’. Il viserait à empêcher une nouvelle escalade dans une relation hostile depuis longtemps et qui s’est encore dégradée alors que l’Iran constitue un stock d’uranium hautement enrichi”, écrit le journal américain.
“Les grandes lignes des pourparlers ont été confirmées par trois hauts responsables israéliens, un responsable iranien et un responsable américain”, affirme le quotidien. Les discussions concernent aussi bien les activités nucléaires que l’envoi par l’Iran de drones kamikazes à la Russie pour sa guerre contre l’Ukraine ou encore la répression du mouvement de contestation né en Iran en septembre dernier.
Au moins trois Irano-Américains sont détenus en Iran, dont l’homme d’affaires Siamak Namazi, arrêté en octobre 2015 et condamné à dix ans de prison pour espionnage.
De son côté, l’Iran a fait état en 2022 de la détention « de dizaines » de ressortissants aux États-Unis, dont certains sont accusés d’avoir « détourné les sanctions américaines » prises contre Téhéran.
Ces dernières semaines, l’Iran a libéré six prisonniers européens et récupéré un diplomate iranien condamné pour terrorisme et incarcéré en Belgique.
Par ailleurs, M. Kanani a démenti l’annonce par la Maison-Blanche que l’Iran fournissait du matériel à la Russie pour « construire une usine de drones ».