Les dirigeants européens veulent renforcer la sécurité de l’Ukraine
Réunis à Bruxelles pour un sommet de deux jours, les dirigeants européens ont une nouvelle fois condamné l’invasion russe de l’Ukraine et affirmé que les pays de l’Union européenne se « tenaient prêts » à prendre part à des engagements destinés à renforcer la capacité de Kyiv à se défendre sur le long terme.
Les dirigeants européens ont déclaré jeudi qu’ils allaient prendre des engagements sur le long terme pour renforcer la sécurité de l’Ukraine, alors que le président ukrainien Volodimir Zelensky leur a demandé de préparer un nouveau train de sanctions contre la Russie.
Dans un document résumant les conclusion de cette première journée du sommet, les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE ont indiqué qu’ils se pencheraient sous peu sur les contours de ces engagements sécuritaires.
Il est écrit dans la version finale du texte que l’UE travaillera « ensemble avec ses partenaires » et « dans le plein respect des politiques sécuritaires et de défense de certains Etats membres ».
Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a suggéré que le bloc pourrait s’appuyer sur les mesures de soutien déjà en place, comme le fonds européen ayant servi à financer des milliards d’euros d’équipements et de formations militaires pour l’Ukraine.
« Le soutien militaire à l’Ukraine doit être sur le long terme », a-t-il dit devant des journalistes, évoquant l’hypothèse que Bruxelles mette sur pied un programme de financement spécifiquement dédié à la défense ukrainienne.
« Il faut que les formations se poursuivent, que la modernisation de l’armée se poursuive. L’Ukraine a besoin de notre engagement à continuer de garantir sa sécurité durant la guerre et après la guerre », a ajouté Josep Borrell.
Alors que des diplomates ont indiqué que le texte a été proposé par la France, chantre d’un rôle sécuritaire et militaire de l’UE accru, le document a été modifié pour tenir compte des préoccupations des pays militairement neutres et des fervents partisans d’une coopération transatlantique, comme les Etats baltes qui considèrent que la sécurité européenne est une question relevant avant tout de l’Otan avec l’appui des Etats-Unis.
Aux yeux de Kyiv, le meilleur moyen de garantir la sécurité de l’Ukraine et celle de l’Europe est de l’autoriser à rejoindre l’Otan – une adhésion impossible durant la guerre, de l’aveu même de Kyiv, tandis que les membres de l’Alliance transatlantique sont divisés sur la rapidité avec laquelle cette adhésion pourrait alors intervenir.
S’exprimant en visioconférence devant les dirigeants de l’UE, Volodimir Zelensky a remercié ceux-ci pour le onzième train de sanctions contre la Russie qu’ils ont approuvé plus tôt ce mois-ci dans le but d’endiguer la capacité de pays tiers et d’entreprises à contourner les sanctions déjà existantes.
Le président ukrainien a ajouté qu’il était « important de ne pas arrêter d’imposer des sanctions », sans relâche, selon la retranscription de son allocution publiée sur le site internet de la présidence ukrainienne.
Faisant par ailleurs allusion à la tentative avortée de mutinerie du groupe paramilitaire russe Wagner le week-end dernier, il a déclaré que « plus la Russie sera faible (…), plus elle craindra de nous irriter ». « La faiblesse de la Russie rendra la situation plus sûre pour les autres, et sa défaite résoudra le problème de cette guerre ».