L’armée israélienne bombarde le nord de Gaza et intensifie ses interventions terrestres
Le nord de la bande de Gaza était ciblé dans la nuit de dimanche à lundi par d’importantes frappes aériennes et des tirs d’artillerie, ont rapporté les autorités palestiniennes, alors que l’armée israélienne accentuait ses interventions terrestres avec l’appui de chars d’assaut, en dépit d’appels internationaux accrus pour la protection des civils.
Israël a diffusé quelques heures plus tôt des images de chars d’assaut déployés à l’ouest de l’enclave palestinienne, laissant anticiper une possible opération pour encercler la principale ville de la bande de Gaza, alors que le gouvernement israélien a ordonné en fin de semaine une intensification des incursions terrestres le long de la frontière est.
Ce qu’Israël a présenté comme la « deuxième phase » de la guerre face au Hamas, à la suite de l’attaque du 7 octobre qui a fait 1.400 morts, est menée à l’abri des regards publics, les télécommunications et l’électricité ayant été coupées à Gaza.
D’après la presse palestinienne, des frappes aériennes israéliennes ont ciblé des zones proches des hôpitaux Chifa et Al Qouds, tandis que des affrontements ont eu lieu entre combattants palestiniens et soldats israéliens dans une zone frontalière située à l’est de la ville de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza.
Aucun commentaire n’a été effectué lundi matin par l’armée israélienne et par le Hamas.
Si les services de téléphonie et l’accès à internet semblaient être en partie rétablis dimanche, l’opérateur Paltel a indiqué que les frappes aériennes israéliennes ont de nouveau réduit à néant le réseau téléphonique et internet dans des parties du nord de Gaza, où le Hamas dispose de centres de commandement.
Les opérations de secours dans l’enclave, densément peuplée et où des quartiers entiers ont été ravagés, sont grandement perturbées par ces coupures.
D’après le bilan communiqué dimanche par le ministère gazaoui de la Santé, plus de 8.000 personnes dont 3.324 mineurs ont été tuées dans les frappes israéliennes menées depuis trois semaines.
Le Croissant-Rouge palestinien a dit dimanche avoir reçu l’ordre des autorités israéliennes d’évacuer immédiatement l’hôpital Al Qouds, où quelque 14.000 personnes s’étaient réfugiées.
Environ 50.000 personnes s’étaient par ailleurs réfugiées à l’hôpital Chifa, selon des représentants palestiniens, qui ont exprimé leur crainte après l’avertissement des autorités palestiniennes.
Israël accuse le Hamas d’installer des centres de commandement et d’autres infrastructures militaires dans des hôpitaux gazaouis, ce que nie le groupe palestinien.
L’intensification de l’offensive israélienne intervient dans un contexte d’appels accrus internationaux réclamant une « pause humanitaire » afin que des aides puissent être acheminées à Gaza, où vivent quelque 2,3 millions de personnes dont de nombreux enfants.
Une source au fait de la question a déclaré à Reuters que les négociations entre Israël et le Hamas, chapeautées par le Qatar, se sont poursuivies dimanche et concernaient une possible libération d’otages.
Le Hamas veut une pause humanitaire de cinq jours pour permettre la livraison d’aides et de carburant dans Gaza, sous blocus total et assiégée par l’armée israélienne depuis le 7 octobre, et a proposé en échange de libérer tous les otages civils qu’il détient, a ajouté la source.
Plus de la moitié des otages du Hamas, qui seraient plus de 230 selon les autorités israéliennes, sont des binationaux issus de plus de 25 pays étrangers.
Une réunion du Conseil de sécurité de l’Onu sur la situation humanitaire à Gaza est prévue ce lundi. Quatre projets de résolution en lien avec la guerre, soumis au vote du Conseil au cours des deux semaines écoulées, ont échoué. Les 193 membres de l’Assemblée générale des Nations unies ont toutefois demandé à une majorité écrasante vendredi une trêve humanitaire immédiate.
Le président américain Joe Biden a exhorté dimanche le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à protéger les civils de Gaza et à accroître « immédiatement et de manière significative » les flux d’aides humanitaires vers l’enclave, a fait savoir la Maison blanche après un entretien téléphonique entre les deux dirigeants.