Le Conseil de sécurité adopte une résolution appelant à des pauses humanitaires à Gaza

Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté mercredi sa première résolution depuis le déclenchement de la guerre entre Israël et le Hamas, appelant à «des pauses humanitaires urgentes et prolongées» à Gaza pour faire face à l’escalade de la crise pour les civils palestiniens pendant les opérations aériennes et terrestres d’Israël.

Le projet final de déclaration a édulcoré le langage, passant de «demandes» à des «appels» à des pauses humanitaires et à «la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages détenus par le Hamas et d’autres groupes».

Néanmoins, la résolution a réussi à surmonter les sérieuses divergences qui avaient empêché le conseil d’adopter quatre résolutions précédentes.

Le vote au sein du conseil composé de 15 membres a été de 12 contre 0, les États-Unis, le Royaume-Uni et la Russie s’étant abstenus. Les États-Unis et le Royaume-Uni se sont abstenus en raison de l’incapacité de la résolution à condamner les attaques transfrontalières surprises du Hamas contre Israël le 7 octobre, et la Russie en raison de son échec à exiger un cessez-le-feu humanitaire, auquel Israël et les États-Unis s’opposent.

«Ce que nous avons réalisé aujourd’hui est une première étape importante», a déclaré l’ambassadrice de Malte à l’ONU, Vanessa Frazier.

«Nous resterons fidèles à notre engagement en faveur de la protection des civils et du sort des enfants dans les conflits armés, qui continuent de souffrir de manière disproportionnée», a-t-elle ajouté.

La résolution ne mentionne pas les attentats du 7 octobre en Israël, au cours desquels des militants du Hamas ont tué environ 1200 personnes et pris en otage quelque 240 autres.

Elle ne mentionne pas non plus la réponse d’Israël avec des frappes aériennes et une offensive terrestre dans la bande de Gaza dirigée par le Hamas qui, selon le ministère de la Santé du territoire, ont tué plus de 11 000 Palestiniens, dont les deux tiers sont des femmes et des enfants.

Les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU sont juridiquement contraignantes, contrairement aux résolutions de l’Assemblée générale, mais dans la pratique, de nombreuses parties choisissent d’ignorer les demandes d’action du Conseil.

La résolution appelle à des pauses humanitaires et à des couloirs humanitaires dans toute la bande de Gaza pendant «un nombre de jours suffisant» pour permettre à l’ONU, à la Croix-Rouge et à d’autres groupes humanitaires d’accéder sans entrave à l’acheminement de l’eau, de l’électricité, du carburant, de la nourriture et des fournitures médicales à tous ceux qui en ont besoin.

La déclaration indique que les pauses devraient également permettre la réparation des infrastructures essentielles et permettre des efforts urgents de sauvetage et de rétablissement. Elle exige que «toutes les parties respectent leurs obligations en vertu du droit international, notamment en ce qui concerne la protection des civils, en particulier des enfants».

Elle demande également au secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, de faire rapport au Conseil lors de sa prochaine réunion mensuelle au Moyen-Orient, le 28 novembre, sur la mise en œuvre de la résolution.

Riyad Mansour, l’ambassadeur palestinien à l’ONU, a estimé que le Conseil de sécurité aurait dû appeler à un cessez-le-feu il y a longtemps, soulignant que «Gaza saigne». Il s’agit d’une «petite et modeste résolution», à son avis.

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