Guterres invoque l’article 99 de la Charte de l’ONU pour Gaza
Le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a invoqué ce mercredi l’article 99 de la Charte des Nations unies pour attirer l’attention sur la situation dans la bande de Gaza et en Israël qui « pourrait menacer le maintien de la paix et de la sécurité internationales ».
L’article 99 stipule que le Secrétaire général de l’ONU « peut attirer l’attention du Conseil de sécurité sur toute question qui, à son avis, pourrait menacer le maintien de la paix et de la sécurité internationales ».
Selon un communiqué, rendu public sur le site Internet des Nations unies, Guterres a adressé ce mercredi une lettre au président du Conseil de sécurité, dans laquelle il a invoqué, pour la première fois, l’article 99 de la Charte des Nations unies « compte tenu de l’ampleur des pertes en vies humaines à Gaza et en Israël, en si peu de temps ».
Guterres a écrit dans un post sur la plateforme X : » Face au risque grave d’effondrement du système humanitaire à Gaza, j’exhorte le Conseil à contribuer à éviter une catastrophe humanitaire et à appeler à un cessez-le-feu humanitaire ».
Au début du mois de décembre, Guterres a exprimé ses profonds regrets face à la reprise des hostilités israéliennes dans la bande de Gaza, exprimant l’espoir de voir la trêve humanitaire (qui avait pris fin le 1ᵉʳ décembre dernier) renouvelée entre Israël et les factions de la résistance palestinienne.
Guterres a été la cible de graves attaques, à plusieurs reprises, de la part des officiels israéliens, suite à ses déclarations concernant la guerre contre Gaza, et en particulier de la part de l’ambassadeur de Tel Aviv à l’ONU, Gilad Erdan, qui l’a qualifié de personne ayant « perdu son sens moral », après les propos de Guterres à l’ONU dans lesquelles il a déclaré que Gaza était devenue un « cimetière » pour les enfants.
Depuis le 7 octobre, l’armée israélienne mène une opération militaire meurtrière dans la bande de Gaza, qui a tué, jusqu’au soir du mardi, 16 248 Palestiniens, dont 7 112 enfants et 4 885 femmes, en plus de 43 616 blessés, sans compter la destruction massive infligée aux infrastructures et la catastrophe humanitaire sans précédent, selon des sources officielles palestiniennes et onusiennes.
En réponse aux « attaques israéliennes quotidiennes contre le peuple palestinien et ses lieux saints », le Hamas avait mené dans la même journée du 7 octobre une attaque contre les colonies et les bases militaires autour de Gaza, faisant environ 1 200 morts israéliens, blessant environ 5 431 et capturant environ 239 personnes. Le groupe palestinien a échangé des dizaines de captifs, lors d’une trêve humanitaire de 7 jours (arrivée à son terme le 1ᵉʳ décembre), contre des dizaines de prisonniers en Israël, qui détient 7 800 Palestiniens dans ses prisons.