Égypte: Toute démarche israélienne visant à occuper l’axe de Philadelphie menace les relations égypto-israéliennes

L’Égypte a déclaré, lundi soir, que « toute démarche israélienne visant à occuper l’axe de Philadelphie ou Salah al-Din, dans la Bande de Gaza, fera peser une grave et sérieuse menace sur les relations égypto-israéliennes. »

C’est ce qui ressort d’une déclaration de Diaa Rashwan, chef de l’Organisme général égyptien de l’information, alors que la guerre israélienne contre la Bande de Gaza se poursuit depuis le 7 octobre.

Rashwan a déclaré, dans le même communiqué : « Nous avons enregistré dernièrement plusieurs déclarations de responsables israéliens, avec à leur tête le Premier ministre Benyamin Netanyahu, dans lesquelles figurent de fausses affirmations et de fausses accusations. »

Le responsable égyptien a appelé Tel-Aviv à mener des enquêtes internes : « Le gouvernement israélien doit mener des enquêtes sérieuses au sein de son armée, des agences de l’État et dans les différents segments de la société, afin de rechercher les personnes réellement impliquées dans la contrebande d’armes vers la Bande de Gaza. »

Il a souligné que ces « fausses affirmations et revendications incluent l’existence d’opérations de contrebande d’armes, d’explosifs, de munitions et de leurs composants vers la Bande de Gaza depuis le territoire égyptien et ce, par le biais de plusieurs méthodes, notamment des tunnels qui, selon lesdites déclarations, existeraient entre les deux côtés de la frontière. »

Le responsable égyptien a souligné que les frontières de son pays « ne seront pas prises en otage par un groupe de dirigeants israéliens extrémistes qui cherchent à entraîner la région vers une situation de conflit et d’instabilité », selon ses propres termes.

Et d’ajouter : « La persistance d’Israël à colporter ces mensonges vise à créer une légitimité pour sa tentative d’occuper l’axe de Philadelphie ou l’axe de Salah al-Din, dans la Bande de Gaza, le long de la frontière avec l’Égypte, en violation des accords et des protocoles de sécurité signés entre ce pays et l’Égypte. »

« Il convient ici de souligner avec fermeté que toute initiative israélienne dans ce sens fera peser une sérieuse et grave menace sur les relations égypto-israéliennes. L’Égypte, en plus d’être un pays qui respecte ses obligations internationales, est capable de défendre ses intérêts et sa souveraineté sur son territoire et à ses frontières », a-t-il poursuivi.

« Cette ligne rouge égyptienne (ne pas toucher à l’axe Philadelphie) s’ajoute à la précédente, que l’Égypte a déclarée à plusieurs reprises, à savoir le refus catégorique du déplacement forcé ou volontaire de nos frères palestiniens vers le Sinaï, une ligne rouge qu’elle ne permettra pas à Israël de franchir », a poursuivi Diaa Rashwan.

Il a souligné que « les fausses allégations israéliennes ne servent pas le traité de paix (signé en 1979), qui est respecté par l’Égypte ».

Et d’appeler « la partie israélienne à faire preuve de respect pour le traité de paix, et à renoncer à faire des déclarations qui mettraient à mal les relations bilatérales à la lumière de la situation explosive qui prévaut actuellement ».

La société publique israélienne de radiodiffusion (KAN) a rapporté que des officiels israéliens ont informé l’Égypte, la semaine dernière, qu’ils prévoyaient de mener une opération militaire dans la zone de l’axe de Philadelphie, qui est la zone frontalière entre la Bande de Gaza et la Péninsule du Sinaï.

Cette opération, si elle est mise en œuvre, vise à vérifier les allégations d’Israël concernant la présence de tunnels de contrebande dans la région.

Le 10 janvier, la télévision israélienne Channel 12 (privée) a rapporté que Le Caire avait rejeté une demande de Tel-Aviv pour qu’Israël sécurise la zone frontalière de « l’axe Philadelphie » entre l’Égypte et la Bande de Gaza.

Netanyahu avait précédemment déclaré : « Israël doit contrôler la zone frontalière de Philadelphie entre la Bande de Gaza et l’Égypte ».

L’axe de Philadelphie, également appelé « axe de Salah al-Din », fait partie d’une zone tampon prévue par les accords de « Camp David » conclus entre l’Égypte et Israël en 1979. Sa largeur ne dépasse pas quelques centaines de mètres et il s’étend sur 14,5 kilomètres, de la mer Méditerranée au point de passage de « Kerem Shalom ».

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