Hossein Amir-Abdollahian: La guerre n’est pas la solution mais la fin de la guerre signifie la fin de Netanyahu
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a déclaré que le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, cherche à prolonger la guerre à Gaza, mais que la région se dirige vers la stabilité.
Arrivé à Beyrouth, le chef de la diplomatie iranienne a eu de nombreux entretiens avec des responsables libanais et des dirigeants de groupes palestiniens basés au Liban.
Lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue libanais Abdallah Bou Habib à Beyrouth samedi, Hossein Amir-Abdollahian a déclaré que la guerre « n’est pas la solution » mais que la fin de la guerre « signifie la fin de Netanyahu. »
S’adressant aux journalistes à l’issue de ses entretiens avec Abdallah Bou Habib, le ministre iranien des affaires étrangères a déclaré que les deux pays étaient unanimes pour dire que la guerre n’était pas la solution et qu’ils ne cherchaient pas à en étendre la portée.
Il s’est toutefois empressé d’ajouter que toute attaque israélienne de grande envergure contre le Liban entraînerait la « fin de Netanyahu » et de son gouvernement « extrémiste ».
Hossein Amir-Abdollahian a ajouté que le premier ministre israélien « tente de prendre la Maison Blanche en otage » afin de conserver le pouvoir, faisant écho à ce qu’il a dit à maintes reprises ces dernières semaines, à savoir qu’Israël cherche à entraîner les États-Unis dans un conflit régional plus large.
Il a également précisé que la résistance palestinienne, en particulier le Hamas, avait « agi avec sagesse et justesse », tant sur le champ de bataille que dans l’arène politique, et qu’Israël n’avait pas atteint les objectifs qu’il s’était fixés.
Cette visite intervient alors que les États-Unis ont accusé des groupes alignés sur l’Iran au Liban et en Irak de mener des attaques contre les forces américaines et alliées dans la région, notamment en mer Rouge.
Le bilan des victimes de la guerre menée par Israël, depuis le 7 octobre, contre la Bande de Gaza assiégée dépasse les 28 000 morts, alors même que le premier ministre israélien a donné l’ordre de lancer une attaque au sol contre Rafah dans les semaines à venir.
Selon le ministre iranien des affaires étrangères, les États-Unis agissent simultanément dans deux directions différentes, en fournissant des armes à Israël et en parlant d’une solution politique, ajoutant que si Washington cherche la paix, il doit mettre fin à la guerre.
« C’est la Maison Blanche qui doit choisir si elle reste otage d’Israël ou si elle se focalise sur une solution et la fin de la guerre », a-t-il commenté, ajoutant qu’Israël ne serait pas en mesure de poursuivre la guerre « ne serait-ce qu’une seule heure de plus » sans le soutien des États-Unis.
Il a également évoqué la série d’attaques menées, ces dernières semaines, contre des navires liés aux États-Unis et au Royaume-Uni en mer Rouge par les Houthis alliés de l’Iran, affirmant que le groupe yéménite cherchait à faire pression pour mettre fin à la guerre contre la Bande de Gaza.
Lors de la prochaine étape de sa tournée, le ministre iranien des affaires étrangères devrait se rendre dimanche en Syrie.