Le président Kais Saied remporte un second mandat
L’Instance supérieure indépendante pour les élections en Tunisie (ISIE) a annoncé, que le président Kais Saied a remporté un second mandat avec 90,69% des voix lors de l’élection présidentielle qui s’est tenue dimanche.
Saied a obtenu 90,69 % des voix, contre 7,35 % pour le candidat Ayachi Zammel et 1,97 % pour le candidat Zouhair Maghzaoui.
C’est ce qui ressort de la conférence de presse tenue par le président de l’ISIE, Farouk Bouasker, dans la capitale, Tunis, pour annoncer les résultats préliminaires des élections.
Bouasker a ajouté que le nombre total de votants était de 2.808.548 voix. Il a confirmé que le nombre total de votes acceptés était de 2 689 408 votes, après avoir décompté 34 187 bulletins blancs et annulé 84 953 autres bulletins.
Le président de l’ISIE a déclaré lors de sa conférence de presse que le taux de participation était de 28,8 %, soit le taux le plus bas pour une élection présidentielle en Tunisie depuis la révolution de 2011.
Avec cette victoire, Saied continuera à diriger la Tunisie pour un second mandat qui s’étendra jusqu’en 2029.
Plus tôt dans la journée de lundi, le Parti des Travailleurs (gauche) a appelé à ne pas reconnaître les résultats de l’élection présidentielle de dimanche, les qualifiant de farce.
Le Front de salut national, la plus importante coalition de l’opposition, a boycotté cette élection présidentielle arguant de son manque de probité, tandis que les autorités ont déclaré que les élections avaient rempli les conditions d’une compétition loyale.
Alors que Saied a déclaré à plusieurs reprises que la justice de son pays était indépendante et qu’il n’interférait pas dans son travail, l’opposition l’accuse de faire usage du système judiciaire pour poursuivre des politiciens de l’opposition qui avaient l’intention de se présenter à la présidentielle.
La Tunisie souffre d’une crise et d’une grave polarisation politique depuis le 25 juillet 2021, date à laquelle Saied a décidé d’imposer des mesures d’exception, notamment la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature et du Parlement, la promulgation de lois par décrets présidentiels, l’approbation d’une nouvelle Constitution par voie de référendum et l’organisation d’élections législatives anticipées.
Certaines formations politiques tunisiennes considèrent ces mesures comme un coup d’État contre la Constitution de la révolution (la Constitution de 2014) et une consécration du pouvoir individuel absolu, tandis que d’autres groupes soutenant Saied les considèrent comme une correction du cours de la révolution de 2011; révolution qui avait renversé le président de l’époque, Zine El Abidine Ben Ali (1987-2011).