Élection présidentielle : Kamala Harris et Donald Trump en course pour la Maison Blanche
Kamala Harris ou Donald Trump. L’un des deux candidats succédera à Joe Biden au terme de l’élection présidentielle de ce 5 novembre. A l’heure actuelle, l’issue du scrutin est plus qu’incertaine. Les derniers sondages montrent à quel point la course à la Maison-Blanche est serrée, la démocrate et le républicain étant au coude à coude.
Cette année, sans surprise, la présidentielle américaine se jouera une fois de plus sur le vote des fameux swing states. Kamala Harris et Donald Trump consacrent tous leurs efforts à convaincre les électeurs indécis de ces quelques États pivots. Alors que la course est particulièrement serrée, les questions économiques constituent le principal facteur pouvant faire basculer les votes d’un camp à l’autre.
Le système d’élection du président des États-Unis n’est qu’un des nombreux anachronismes d’une démocratie obsolète et en déclin.
Suivant un suffrage universel indirect, les États désignent au total 538 grands électeurs qui composent le collège électoral chargé d’élire le président. Le nombre de grands électeurs est équivalent à la somme des sénateurs et des représentants de chaque État, plus trois représentants du district de Columbia. Il s’agit souvent de sympathisants, élus locaux ou lobbyistes choisis par les partis pour leur fidélité.
Afin d’élire leurs représentants au collège électoral, quarante-huit des cinquante États adoptent le système du winner-takes-all (le gagnant rafle la mise) : le candidat qui remporte le vote populaire obtient tous les grands électeurs de l’État.
Deux États, le Nebraska et le Maine, utilisent un modèle différent appliquant une part de proportionnelle : deux grands électeurs sont attribués au vainqueur de l’État, tandis que le reste – trois grands électeurs pour le Nebraska et deux pour le Maine – est distribué en fonction des résultats aux élections dans les circonscriptions électorales. Par exemple, dans un Nebraska majoritairement républicain, un grand électeur peut être attribué aux Démocrates.
Or, les dysfonctionnements de ce système sont nombreux.
D’une part, le poids d’un vote varie considérablement d’un État à l’autre. En effet, chaque État élit, en plus de ses représentants (dont le nombre est proportionnel à sa population) deux sénateurs – et cela, indépendamment de sa population. C’est ainsi que le Wyoming, qui compte 580 000 habitants, envoie au collège électoral trois grands électeurs (car il dispose de deux sénateurs et d’un représentant), soit environ 1 pour 193 000 habitants ; tandis que la Californie, État le plus peuplé du pays avec plus de 39 millions d’habitants, en envoie 54, soit 1 pour 722 000 habitants. Dès lors, le vote d’un habitant du Wyoming pèse près de quatre fois plus que celui d’un Californien.
D’autre part, il est tout à fait possible de largement remporter le vote populaire et de ne pas être élu président, comme cela s’est produit pour les candidats démocrates Al Gore en 2000 et Hillary Clinton en 2016. C’est pour cette raison que ce qui sera scruté au premier chef lors de la longue soirée électorale qui s’annonce, c’est la situation dans chacun de ces États pivots qui vont faire basculer la victoire dans un camp ou dans un autre…
Tous les observateurs s’accordent à penser que la plupart des 50 États sont largement acquis soit à Kamala Harris, soit à Donald Trump. Ces États-là demeurent donc en marge de la campagne électorale. L’essentiel se joue dans les swing states et c’est naturellement là que les deux candidats concentrent leurs efforts et ressources.
Dans la dernière enquête d’opinion, publiée par NBC News, Donald Trump et Kamala Harris sont tous deux crédités de 49 % d’intentions de vote. Mais les deux candidats ont bien profité de leurs ultimes meetings électoraux de ce lundi pour tenter de faire la différence.