Le Hamas et le Fatah s’accordent sur un comité pour gérer Gaza

Tandis que les bombardements mortels se poursuivent dans la bande de Gaza, en l’absence d’accord de cessez-le-feu avec Israël, les discussions au Caire voisin portent déjà sur l’après, alors que le Hamas et le Fatah se sont accordés mardi sur la formation d’un comité chargé d’administrer l’enclave palestinienne après la guerre.

Ce comité pourrait être formé de dix à quinze personnalités non affiliées aux deux formations et sera en charge des questions relatives à l’aide humanitaire, l’éducation, la santé et la reconstruction, en coordination avec le gouvernement de l’Autorité palestinienne à Ramallah, d’après le texte de l’accord consulté par l’AFP.

Le comité serait également responsable d’administrer la partie palestinienne du point de passage de Rafah entre la bande de Gaza et l’Egypte, fermé depuis sa prise de contrôle par l’armée israélienne en mai.

Les autorités israéliennes n’avaient pas encore réagi mardi matin au projet d’accord mais s’étaient précédemment déclarées opposées à l’exercice de tout rôle par le Hamas et l’Autorité palestinienne dans l’administration de Gaza après la guerre. D’autres détails ainsi que l’identité des individus amenés à rejoindre ce comité doivent encore être débattus, selon un responsable du Hamas à l’agence AP.

Le mouvement avait déjà proposé en juillet dans le cadre des négociations indirectes tenues entre Israël et le Hamas sous l’égide du Qatar, de l’Egypte et des Etats-Unis qu’un gouvernement non partisan et doté de compétences nationales dirige Gaza et la Cisjordanie, selon un communiqué d’un représentant de son bureau politique. Ce gouvernement devra tracer la voie vers des élections générales.

Le dévoilement de ce projet d’accord intervient au lendemain de la tenue au Caire d’une conférence internationale en présence de ministères des Affaires étrangères de 17 pays, dont la France, pour renforcer la réponse humanitaire à Gaza et discuter des besoins de reconstruction d’après-guerre. Paris a annoncé une nouvelle contribution de 50 millions d’euros, dont 20 millions pour l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). La France a déjà mobilisé 200 millions d’euros depuis le début du conflit pour aider les civils, rappelle le Quai d’Orsay, et veut voir lever toutes les entraves à l’accès humanitaire.

Toutefois, malgré une situation catastrophique pour les populations civiles piégées dans l’enclave, touchée par l’arrivée de l’hiver et menacée de famine imminente selon l’ONU, la rencontre n’a officiellement pas permis de décrocher de résultats significatifs.

Nous avons développé un plan de réunification et de développement des institutions à Gaza et en Cisjordanie, afin d’étendre et de développer les services publics existants pour répondre aux besoins des citoyens après la guerre, a déclaré à cette occasion Mohammad Mustafa, le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères de la Palestine du gouvernement de l’Autorité palestinienne, sans mentionner directement le Hamas.

Une équipe gouvernementale a été formée afin d’établir un plan détaillé pour la reconstruction de Gaza et le redressement économique en collaboration avec les institutions nationales, la Banque mondiale, les Nations unies et l’Union européenne, a-t-il ajouté sans plus de précisions.

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