La Syrie entre dans une période d’incertitude
Les rebelles islamistes syriens ont annoncé mardi la nomination d’un de leurs responsables, Mohammad al-Bachir, pour diriger le gouvernement transitoire, deux jours après avoir renversé le pouvoir de Bachar al-Assad lors d’une offensive spectaculaire. Il a promis stabilité et calme au peuple syrien épuisé par plus de 13 ans de guerre, alors que la Syrie entre dans une période d’incertitude.
Ce mardi, l’Observatoire syrien des droits de l’homme a affirmé que l’EI avait exécutés 54 soldats syriens qui avaient pris la fuite.
Cinquante-quatre soldats syriens qui avaient pris la fuite pendant l’offensive des rebelles ont été exécutés par le groupe jihadiste Etat islamique (EI) dans le désert du centre du pays, a indiqué mardi une ONG.
Les 54 soldats ont été arrêtés dans le désert de la province de Homs (centre) par les jihadistes de l’EI pendant qu’ils fuyaient lors de la chute du régime de Bachar al-Assad, a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’homme, précisant que l’EI les avaient ensuite exécutés.
Avant la nomination de M. Bachir, l’émissaire de l’ONU pour la Syrie, Geir Pedersen, a indiqué que le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS), à la tête de la coalition rebelle, et les autres groupes armés ont envoyé un message positif au peuple syrien. Le test le plus important sera la mise en oeuvre de la transition, a-t-il dit. M. Pedersen a dit être contact avec HTS (ex-branche syrienne d’Al-Qaïda) qui affirme avoir rompu avec le jihadisme, sans réellement convaincre les pays occidentaux, dont les Etats-Unis, qui le classent terroriste.
La Syrie post-Assad représente une opportunité pour les jihadistes du groupe Etat islamique (EI), qui pourraient tenter de profiter d’un potentiel chaos pour reconquérir des territoires et faire libérer ses combattants emprisonnés en zone kurde (nord-est).
Ils n’aiment rien tant que l’incertitude, la guerre et les Etats défaillants. Les combattants de l’EI, terrés en petites cellules dans le désert de l’Est du pays, sortiraient gagnants d’une transition heurtée, que beaucoup craignent après 13 ans de guerre civile.
Après avoir conquis de vastes zones en Syrie et en Irak en 2014, sur lesquelles elle avait proclamé un califat, l’organisation djihadiste a subi des défaites successives jusqu’à être défaite en 2019 en Syrie. Les combattants repliés dans le vaste désert syrien ont continué cependant de mener des attaques sanglantes contre des civils, les forces du gouvernement et les forces kurdes.
Lundi, Washington s’est dit déterminé à ne pas laisser l’EI se reconstituer ou créer des sanctuaires en Syrie après la prise de la capitale Damas la veille par les rebelles emmenés par les islamistes du Hayat Tahrir al-Cham (HTS) qui a entraîné la chute du président Bachar al-Assad.
Certains experts craignent que l’EI ne profite de la phase de transition en Syrie pour se reconstituer dans le désert.
Dans sa revue officielle Al-Naba, l’EI refuse par avance toute forme de pouvoir à Damas autre que le sien.