Une nouvelle affaire en justice menace Benjamin Netanyahu
Une nouvelle affaire en justice menace le Premier ministre Benjamin Netanyahu déjà empêtré dans une affaire de corruption qui éclabousse son épouse Sara.
Jeudi, les familles des captifs israéliens à Gaza ont menacé de le poursuivre en justice, l’accusant de bloquer l’accord d’échange de prisonniers avec les Palestiniens. Nous saisirons la Haute Cour si vous persistez à abandonner nos proches à la captivité du Hamas, ont-elles déclaré dans une lettre adressée au Premier ministre et citée par le quotidien israélien Yedioth Ahronoth. Refuser de mettre fin à la guerre, c’est sacrifier les otages et diminuer leurs chances de revenir vivants, peut-on lire dans cette lettre.
Mardi, Benyamin Netanyahu a déclaré qu’une équipe de négociateurs israéliens reviendrait du Qatar pour des consultations sur un éventuel accord d’échange de prisonniers avec le Hamas.
Toutefois, selon certains observateurs, cette annonce s’inscrit dans une tendance à retarder les négociations. Depuis l’unique cessez-le-feu de la fin novembre 2023, le Premier ministre israélien fait croire que des progrès sont réalisées dans les négociations en vue d’un échange de prisonniers et d’un éventuel cessez-le-feu, alors qu’il poursuit les offensives militaires dans la bande de Gaza qui ont fait plus de 55 mille martyrs et disparus palestiniens.
La semaine dernière, il a déclaré au Wall Street Journal que la guerre se poursuivrait jusqu’à ce que le Hamas soit entièrement éradiqué, soulignant le rejet par Israël de la présence du Hamas à ses frontières.
Netanyahu avait été éclaboussé par un autre scandale impliquant l’un de ses ex-conseillers, accusé de fuite présumée de documents couverts par le secret, concernant les négociations en vue de la libération des otages, en vu de les faire échouer et d’infléchir en sa faveur une couverture médiatique critique à son égard.
Les critiques de Benyamin Netanyahu l’accusent de vouloir poursuivre la guerre à Gaza au détriment des captifs, afin de se maintenir au pouvoir pour échapper à ses affaires de corruption, de fraude et d’abus de confiance et à une commission d’enquête sur le fiasco sécuritaire et militaire du 7 octobre.
L’épouse du Premier ministre israélien se trouve aussi dans la tourmente juridique. La procureure générale et le procureur en chef ont demandé jeudi à la police d’ouvrir une enquête sur Sara Netanyahu, à la suite d’un reportage diffusé la semaine dernière. Il révèle qu’elle aurait tenté d’intimider un témoin et d’interférer dans l’affaire de corruption contre son mari. Sara serait également à l’origine d’une campagne coordonnée sur les réseaux sociaux visant à attaquer ceux qui sont perçus comme des ennemis de la famille. Elle est aussi soupçonnée d’avoir harcelé des opposants politiques.
Le reportage ne se limite pas aux accusations d’intimidation présumée de témoins. Il révèle également qu’elle aurait organisé une manifestation devant la maison d’une famille voisine qui avait permis à des manifestants anti-gouvernementaux d’utiliser leur domicile comme base pour une manifestation. Elle aurait encouragé des policiers à user de violence contre des manifestants anti-gouvernementaux.
Sara aurait aussi harcelé et maltraité l’ancienne assistante de son mari, Hanni Bleiweiss, décédée d’un cancer en 2023, et dont la famille aurait déposé une plainte.
La chaîne N12 a rapporté jeudi que l’enquête prévue sur Sara Netanyahu serait traitée par Lahav 433, l’unité des crimes graves de la police.
Netanyahu a défendu son épouse en publiant une vidéo dans laquelle il accuse les médias de propager une accusation de meurtre rituel à son encontre.