Le president du Côte d’Ivoire déclare que les troupes françaises se retireraient du pays
Le président de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, a déclaré mardi soir, lors d’un discours prononcé à l’occasion de ses voeux pour la nouvelle année, que les troupes françaises se retireraient du pays.
Le chef de l’Etat ivoirien a estimé que les Ivoiriens devraient être fiers de la modernisation de leur armée et dans ce contexte, nous avons décidé du retrait coordonné et organisé des forces françaises. Ainsi, le camp du 43e BIMA, le bataillon d’infanterie de marine de Port-Bouet (une commune d’Abidjan) sera rétrocédé aux forces armées de Côte d’Ivoire dès ce mois de janvier 2025, a-t-il poursuivi.
La présence militaire permanente de la France sur le continent sera bientôt limitée à une seule base au Gabon, en sus de Djibouti, après l’annonce par la Côte d’Ivoire d’un accord pour le départ des soldats français.
Plus que deux bases militaires permanentes françaises en Afrique, au Gabon et à Djibouti. C’est la situation en perspective dans quelques mois, qui contraste fortement avec la présence imposante de l’armée française il y a encore quelques années. La base française en Côte d’Ivoire va en effet être transférée aux autorités locales d’ici à la fin du mois.
La France envisageait déjà de réduire sa présence militaire en Côte d’Ivoire, faisant passer le nombre de ses soldats dans le pays de 2.200 à 600, dans le cadre du redéploiement général de son dispositif militaire sur le continent dont un tiers des pays étaient, jusqu’au début des années 1960, des colonies.
Un redéploiement souvent contraint et forcé, soit parce que ses partenaires voulaient affirmer leur souveraineté, soit parce qu’ils avaient rompu toute coopération militaire, voire tous liens diplomatiques avec Paris, après des coups d’Etat, comme au Mali, pourtant sauvé des griffes des djihadistes par une intervention française en 2013, Burkina Faso, ou Niger, pour se tourner plutôt vers Moscou. Une réorientation sécuritaire pas vraiment heureuse, comme le montrent les revers des mains des djihadistes et les exactions sur des civils des mercenaires russes issus du mouvement Wagner.
Rien de tel, en Côte d’Ivoire, où on souligne la qualité des relations avec la France, tout en mettant l’accent sur un objectif légitime de reconquête de souveraineté. C’était aussi le motif invoqué par le Sénégal, autre partenaire de longue date de Paris, quand l’exécutif y a décidé en novembre de demander le départ des troupes françaises.
Le Tchad, allié clé de l’Occident dans la lutte contre les groupes djihadistes dans la région du Sahel, avait aussi mis fin brusquement quelques heures plus tôt à l’accord de coopération en matière de défense avec la France, tout en affirmant conserver de bonnes relations avec Paris. Le Tchad était le dernier pays sahélien à abriter des forces tricolores. La France a rétrocédé le 26 décembre une première base militaire au Tchad, à Faya dans l’extrême nord désertique du pays.
La Côte d’Ivoire reste un allié important de la France en Afrique de l’Ouest. Quelque 1.000 soldats étaient déployés au 43e BIMA, notamment dans la lutte contre les jihadistes qui frappent régulièrement le Sahel et le nord de certains pays du golfe de Guinée.