UGTT condamne les violences policières contre des manifestants à Tataouine
Le Secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), Noureddine Taboubi a exprimé le rejet absolu par l’organisation syndical du traitement sécuritaire employé à l’égard de la situation dans le gouvernorat de Tataouine, d’autant plus que la région, riche en ressources naturelles, dispose d’un taux de chômage élevé.
Taboubi a ajouté, dans une déclaration à la presse, avoir été surpris par les opérations sécuritaire à Tataouine, soulignant que la crise d’aujourd’hui est une crise de confiance entre les gouvernements successifs et les diverses composantes, soulignant que le traitement sécuritaire rend les choses plus compliquées.
Noureddine Taboubi a dévoilé qu’une délégation de la centrale syndicale se rendra à Tataouine pour un dialogue calme, constructif et responsable.
Concernant le déploiement de l’armée nationale pour sécuriser les sites stratégiques à Tataouine, Taboubi a estimé que les militaires ne devaient pas être mêlés à des problèmes sociaux.
Des affrontements ont opposé, lundi pour la deuxième journée consécutive, des manifestants à la police à Tataouine, dans le sud de la Tunisie, suite à la descente effectuée par les forces de l’ordre dans la nuit de samedi à dimanche pour démanteler des tentes d’un sit-in réclamant l’application d’un accord visant la promotion de la situation sociale dans cette région.
Dans la matinée, la police a procédé à d’intenses tirs de gaz lacrymogène pour disperser des centaines de manifestants dans le centre de cette ville situé à 500 km au sud de Tunis, selon des médias tunisiens.
Des protestataires ont été arrêtés, y compris le porte-parole du sit-in, Tarek Haddad qui a entamé une grève de la faim sauvage depuis jeudi dernier.
Cette figure de ce mouvement qui exige l’application d’accords signés en 2017 pour une meilleure répartition des richesses, est « recherché par la justice », selon le gouverneur de Tataouine, Adel Ouerghi.
L’accord de 2017, favorisé par une médiation de l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), prévoyait également que l’Etat investisse 80 millions de dinars (quelque 27 millions d’euros) chaque année dans la région de Tataouine, sans que cela ne se soit concrétisé, souligne-t-on de même source.
En réaction, la section régionale de l’UGTT a déploré la non-satisfaction par le gouvernement de ses promesses à l’égard de l’accord d’El Kamour, ainsi que son ignorance quant au renouvellement des protestations et aux accords conclus entre le chef du gouvernement et le secrétaire général de l’UGTT concernant la tenue d’une réunion ministérielle à Tataouine.
Selon le communiqué, le syndicat régional a également fait porter au gouvernement la responsabilité de tout ce qui arrivait aux protestataires et les grévistes de la faim l’avertissant des « conséquences du non-respect de l’accord » et « le maintien des poursuites judiciaires contre les manifestants ».
par: Arab Observer