Abdelhamid Jelassi démissionne du mouvement Ennahdha
Abdelhamid Jelassi, membre fondateur et dirigeant historique du parti islamiste Ennahdha, a décidé de jeter l’éponge. Il en a informé le bureau du parti et présentera officiellement sa démission jeudi 5 mars 2020.
C’est ce qu’a indiqué Monia Ibrahim, ancienne députée Ennahdha et épouse d’Abdelhamid Jelassi, aujourd’hui, dans une déclaration à l’agence Tap, en précisant que son mari a décidé de démissionner de toutes les structures du parti.
Monia Ibrahim n’a pas précisé les raisons de cette démission : «Toutes les explications seront données officiellement dans sa lettre de démission», a-t-elle dit.
Rappelons qu’en janvier 2015, Abdelhamid Jelassi avait quitté son poste de vice-président d’Ennahdha, en reprochant à Rached Ghannouchi, entre autres, sa gestion du parti.
En janvier dernier, il avait aussi affirmé aux médias qu’il s’opposait à la prolongation du mandat de Ghannouchi à la tête d’Ennahdha, ce dernier devant céder sa place après avoir pris la présidence de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), tout en critiquant son parti et en appelant ses collègues à «une faire une autocritique et à tirer des leçons des précédentes expériences».
Abdelhamid Jelassi fait partie des quelques dirigeants qui avaient des réserves sur la manière dont les affaires d’Ennahdha sont gérées par Rached Ghannouchi. Certains ont monnayé leur silence contre des postes ministériels comme Lotfi Zitoun et Abdellatif Mekki. D’autres ont pris leurs distances après avoir désespéré de la possibilité de faire bouger les choses au sein de leur parti comme Mohamed Ben Salem ou Houcine Jaziri. D’autres encore, parmi les plus jeunes, ont carrément démissionné. Mais tout semble concourir pour reporter le 11e congrès d’Ennahdha, devant se tenir en mai 2020, et maintenir Rached Ghannouchi indéfiniment au poste de président.
Ennahda a connu de démissions après son arrivée au pouvoir après la révolution (2011), notamment la démission de son secrétaire général Hamadi Jebali le 5 mars 2014 de toutes ses structures, ainsi que le leader Riad Al-Shuaibi (en novembre 2013) et la démission du chef du bureau du président du mouvement Zubair Al-Sahadi (en septembre 2019) Les institutions du mouvement, suivies d’autres démissions, ont récemment été démissionnaires à son secrétaire général Ziad Al-Adhari le 26 novembre 2019, des postes de direction, puis la démission de Hisham Larayedh et Ziad Boumakhal il y a un jour du mouvement.