Abiy Ahmed: L’Érythrée allait retirer ses troupes de la région du Tigré
Après avoir admis pour la première fois mardi la présence de troupes érythréennes dans la région du Tigré, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a annoncé vendredi que Asmara allait y retirer ses troupes, après des discussions avec le président érythréen Issaias Afeworki.
Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a annoncé, vendredi 26 mars, que l’Érythrée allait retirer ses troupes de la région du Tigré (nord de l’Éthiopie), où Addis Abeba a lancé une opération militaire en novembre pour en déloger les autorités dissidentes.
Cette annonce fait suite à la reconnaissance mardi, pour la première fois depuis le début de l’opération militaire au Tigré, de la présence de troupes érythréennes sur le sol tigréen par Abiy Ahmed, qui s’est rendu à Asmara jeudi
« Dans mes discussions du 26 mars avec le président (érythréen) Issaias Afeworki à l’occasion de ma visite à Asmara, le gouvernement érythréen a accepté de retirer ses forces en dehors des frontières de l’Éthiopie », a annoncé le Premier ministre dans un communiqué posté sur son compte Twitter.
Dans son communiqué vendredi, il rappelle que le TPLF avait tiré plusieurs roquettes sur la capitale érythréenne, « incitant ainsi le gouvernement érythréen à traverser la frontière avec l’Éthiopie, à prévenir d’autres attaques et à sauvegarder sa sécurité nationale ».
Le Premier ministre éthiopien a lancé le 4 novembre une intervention militaire visant à renverser le parti au pouvoir dans cette région du nord du pays, le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), dont il a accusé les forces d’avoir attaqué des bases de l’armée fédérale. Il a proclamé la victoire le 28 novembre mais les combats s’y sont poursuivis.
Le parti d’opposition tigréen Salsay Weyane Tigray a déclaré, vendredi, que tout accord sur le retrait de l’Erythrée était « inutile » sans « un organisme de réglementation international pour vérifier ». « C’est un autre niveau de tromperie, un jeu auquel ils jouent depuis longtemps », a déclaré sur Twitter Hailu Kebede, chargé des affaires étrangères au sein du parti.
Le conflit a fait près d’un million de déplacés. Les autorités locales estiment qu’environ 950 000 personnes ont fui les combats et les persécutions, essentiellement en provenance du Tigré occidental mais aussi du nord-ouest et du centre de la région.
par: Arab Observer