Afghanistan annonce le deuil après une attaque terroriste
L’Afghanistan a déclaré le deuil samedi, après une attaque terroriste parrainée par l’Etat islamique, la plus meurtrière en Afghanistan depuis la signature de l’accord américan-taliban le 29 février.
L’attaque a entraîné au moins 27 personnes, dont des femmes et des enfants, ont été tuées et 29 blessées, selon Nasrat Rahimi, le porte-parole du ministère de la Santé, tous des civil.
Des photos sur les réseaux sociaux montrent des alignements de corps, dont certains ont le visage recouvert d’un morceau de tissus, signe qu’il s’agit de cadavres. Des unités des forces spéciales afghanes « mènent des opérations de nettoyage » de la zone, a ajouté M. Rahimi, ajoutant que le bilan « évoluera ».
De nombreux membres de l’élite politique afghane étaient présents, dont le chef de l’exécutif afghan Abdullah Abdullah, qui dit avoir remporté la présidentielle de septembre même si les résultats officiels le donnent perdant.
« Nous étions au milieu de la cérémonie (…) quand soudainement des coups de feu ont retenti », a raconté Mohammad Mohaqiq, le plus connu des hommes politiques hazaras et un proche d’Abdullah Abdullah, également sur Tolonews.
L’ancien président Hamid Karzaï et l’ex-Premier ministre Salahuddin Rabbani, également présents, avaient quitté l’événement un peu plus tôt, a-t-il ajouté.
« Tous les responsables de haut niveau ont été évacués des lieux en toute sécurité », a commenté Nasrat Rahimi, le porte-parole du ministère de l’Intérieur.
Les talibans ont nié toute responsabilité dans cette attaque qui souligne le niveau d’insécurité auquel l’Afghanistan est confronté, alors que les Etats-Unis se sont engagés le 29 février au Qatar à ce que toutes les forces étrangères se retirent du pays sous 14 mois, en échange de garanties des talibans.
L’attaque visait une cérémonie commémorant la mort d’Abdul Ali Mazari, un homme politique de la minorité hazara, dont les membres sont très majoritairement chiites, dans un Afghanistan sinon largement sunnite.
Le président Ashraf Ghani a dénoncé « un crime contre l’humanité », dans un communiqué.
Cet incident survient moins d’une semaine après la signature, le 29 février, de l’accord de Doha. Une trêve partielle instaurée à la demande de Washington le 22 février avait été levée lundi par les talibans, qui ont depuis lors multiplié les attaques contre les forces de sécurité afghanes, soulignant la difficulté d’un dialogue entre les insurgés et le gouvernement de Kaboul, autre condition de l’accord de Doha.
par: Arab Obsever