Al-Burhane préside un nouveau Conseil de souveraineté au Soudan
Le général Abdel Fattah al-Burhane, auteur d’un putsch au Soudan fin octobre, a nommé, jeudi, un nouveau Conseil de souveraineté dont il conserve la présidence. Les représentants du bloc réclamant un transfert du pouvoir aux civils en sont, eux, exclus.
Le nouveau Conseil de souveraineté, comme l’ancien, compte 14 membres. Seuls 13 noms ont toutefois été annoncés par la présentatrice de Soudan TV. Le quatorzième membre doit représenter l’Est du pays, où des manifestants ont bloqué pendant un mois et demi le poumon commercial du Soudan, Port-Soudan, et ses docks.
Sur les 13 noms annoncés, seuls quatre sont nouveaux. En lieu et place des quatre représentants des Forces de la liberté et du changement (FLC), l’union des forces civiles née de la révolte anti-Béchir, dont certains ont été arrêtés le jour du coup d’État, quatre personnalités non-partisanes ont été choisies.
Les neuf membres qui se maintiennent au Conseil de souveraineté sont des représentants de l’armée ou de groupes rebelles armés ayant signé, fin 2020, la paix avec Khartoum après des années de conflits meurtriers aux quatre coins du pays.
Le général Mohamed Hamdan Daglo, dit « Hemedti », à la tête des très puissantes Forces de soutien rapide.
Depuis des jours, les militaires annonçaient la formation « imminente » d’autorités pour mener le pays vers des élections libres, assurant seulement avoir dû écarter des dirigeants civils qui n’étaient pas d’accord avec eux sur le chemin à prendre vers la démocratie.
Le gouvernement, dont plusieurs ministres sont toujours détenus et le Premier ministre, Abdallah Hamdok, en résidence surveillée, n’a, lui, jusqu’ici pas été remplacé et ses membres continuent de se revendiquer comme les seules autorités « légitimes » du pays.
Mardi, la Troïka (Grande-Bretagne, États-Unis et Norvège) à la manœuvre sur le dossier soudanais depuis des années, avait appelé le général al-Burhane à ne pas prendre « de décision unilatérale », l’exhortant à réinstaller Abdallah Hamdok dans ses fonctions.
Les ambassadeurs européens ont rencontré, jeudi, la ministre des Affaires étrangères déposée, Mariam al-Sadeq al-Mahdi, demandant une nouvelle fois « le retour à l’ordre constitutionnel » et « la libération immédiate des détenus », ministres, manifestants, militants et même passants, arrêtés ces dernières semaines.
par: Arab Observer