Al-Sadr : Ce qui se passe en Irak est une opportunité pour un changement du système politique

L’influent leader chiite Moqtada al-Sadr a appelé dimanche à élargir la contestation en Irak et à soutenir les manifestants qui occupent le Parlement, n’offrant aucun signe de désescalade dans un pays plongé dans la crise.

S’exprimant au deuxième jour du sit-in au Parlement, Moqtada al-Sadr, le trublion de la vie politique irakienne, a appelé sur Twitter à poursuivre la mobilisation.

Il a salué une « révolution spontanée et pacifique qui a libéré la Zone verte–une première étape », y voyant « une opportunité extraordinaire pour un changement fondamental du système politique ».

Il a appelé « tout le monde, y compris nos tribus, nos forces de sécurité, et les membres du Hachd al-Chaabi (anciens paramilitaires pro-Iran intégrés aux forces régulières) à soutenir les révolutionnaires ».
Samedi, pour la deuxième fois en moins d’une semaine, des milliers de partisans de Moqtada al-Sadr ont envahi le siège du Parlement, dans la Zone verte ultrasécurisée de Bagdad, pour protester contre un candidat au poste de Premier ministre proposé par leurs adversaires.

Au second jour du sit-in, les manifestants occupant le Parlement semblent déterminés à y rester, après y avoir emmené matelas et couvertures. Dimanche, des volontaires ont distribué des repas chauds et balayé dans les jardins des monceaux d’ordures pour les charger dans des camionnettes, selon un correspondant de l’AFP sur place.

Depuis les législatives d’octobre 2021, l’Irak connaît une paralysie politique. Des mois de tractations interminables entre les grands partis n’ont toujours pas permis d’élire un nouveau Président de la République ou un nouveau chef du gouvernement.

Première force au Parlement issu des législatives, le courant de M. al-Sadr a finalement fait démissionner en juin ses 73 députés après avoir été incapable de rassembler la majorité nécessaire pour désigner un Premier ministre.

Le Courant sadriste a lancé une intense campagne de pression contre ses adversaires, rejetant leur candidat au poste de chef du gouvernement, un ancien ministre de 52 ans, Mohamed Chia al-Soudani, choisi par le « Cadre de coordination ».

Célèbre pour ses volte-face, M. al-Sadr maintient aujourd’hui la pression sur ses adversaires alors qu’il leur avait pourtant laissé la tâche de former un gouvernement après la démission de ses députés.

En réaction à l’assaut du Parlement, l’Union européenne a appelé les forces politiques « à résoudre les problèmes via un dialogue politique constructif ».

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