Al-Sissi: Toute intervention directe de l’Egypte en Libye est légitime

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a prévenu samedi que toute avancée des forces du gouvernement d’union nationale (GNA), soutenues par Ankara, vers la ville stratégique de Syrte, en Libye, pourrait mener à une intervention « directe » du Caire, sur fond de tensions avec la Turquie.

Avec l’appui d’Ankara, les forces loyales au GNA – basé à Tripoli et reconnu par l’ONU – ont engrangé d’importantes victoires depuis début juin, reprenant le contrôle de l’ensemble du nord-ouest de la Libye.

Les troupes rivales du maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l’est libyen soutenu entre autres par l’Egypte, n’ont pour leur part cessé de reculer ces dernières semaines, essuyant des revers sur le terrain qui ont signé l’échec de leur offensive sur Tripoli lancée en avril 2019.

Les forces du GNA restent néanmoins freinées dans leur avancée vers la ville côtière de Syrte, verrou stratégique vers l’Est et sous contrôle du maréchal Haftar.

Si cette ligne est franchie, la sécurité de l’Egypte, qui partage une frontière poreuse avec la Libye, nécessitera une « intervention directe » des forces égyptiennes dans le pays, a-t-il déclaré.

« Toute intervention directe de l’Egypte est devenue légitime au niveau international, que ce soit au regard de la charte de l’ONU sur la légitime défense ou qu’elle se base sur la seule autorité légitime élue par le peuple libyen : le Parlement libyen » basé dans l’Est, a affirmé al-Sissi .

« Si le peuple libyen nous demande d’intervenir, c’est un signal envoyé au monde que l’Egypte et la Libye partagent […] des intérêts communs, la sécurité et la stabilité », a-t-il ajouté.
Ces avertissements successifs interviennent après l’invitation lancée par Le Caire, et refusée vendredi soir par le GNA, d’assister à une réunion d’urgence sur la Libye de la Ligue arabe, dont le siège est basé dans la capitale égyptienne.

Le GNA et la Turquie ont fait part de leur scepticisme, considérant l’initiative égyptienne comme une manière de faire gagner du temps au maréchal Haftar, qui est aussi soutenu par les Emirats arabes unis et la Russie.

par: Arab Observer

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