Al Ula: Les pays du CCG signent un accord de solidarité et de stabilité

Les six pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) ont signé à Al Ula, au nord-ouest de l’Arabie Saoudite, un accord « de solidarité et de stabilité » lors d’un sommet destiné à apaiser les tensions entre le Qatar et ses voisins, en présence de Jared Kushner, le gendre et conseiller du Président américain Donald Trump.

Après trois ans et demi d’une crise diplomatique intense, l’Arabie saoudite a décidé de lever l’embargo décrété contre le Qatar. Les deux pays ont conclu un accord sur la réouverture de l’espace aérien et des frontières terrestres et maritimes, en vigueur depuis le 4 janvier. La nouvelle a été rendue publique par le ministre des Affaires étrangères du Koweït, le Cheikh Ahmed Nasser Al-Mohammad Al Sabah, dont le pays assure une médiation entre l’Arabie saoudite et le Qatar.

Signe d’une détente manifeste, l’émir du Qatar, Tamim ben Hamad Al Thani, a été accueilli à l’aéroport de Riyad par le prince saoudien Mohammed ben Salmane. Les deux dirigeants se sont donné l’accolade, après une certaine hésitation, avant de se rendre au sommet d’Al Ula.

Ce rapprochement met fin à une crise opposant le Qatar à l’Arabie saoudite et plusieurs pays alliés depuis le 5 juin 2017. Ce jour-là, Riyad décrétait un blocus sur son voisin qatari, et laissait éclater au grand jour la lutte fratricide entre les deux pays sunnites pour le leadership de la région du Golfe. Depuis plusieurs années, Doha cherchait à s’affranchir de la tutelle de l’Arabie saoudite et se rapprochait de plus en plus de l’Iran, avec lequel il partage le plus grand gisement de gaz naturel au monde. L’Arabie saoudite et ses alliés, dont l’Égypte, le Bahreïn et les Émirats arabes unis, accusaient Doha de « financer le terrorisme » et de trop bien s’entendre avec l’Iran chiite et la Turquie.

La levée du blocus a été accueillie avec un grand soulagement par la population du Qatar, les conducteurs manifestant leur joie à coups de klaxon sur l’autoroute menant à l’Arabie saoudite. C’est aussi la fin, pour de nombreuses familles mixtes, d’une lourde séparation.

La résolution de cette crise arrange particulièrement l’Arabie saoudite, soucieuse de rassembler les pays sunnites face au durcissement de la politique étrangère de l’Iran. Téhéran a annoncé lundi qu’il intensifierait ses activités d’enrichissement d’uranium. Le même jour, les Gardiens de la révolution ont saisi un pétrolier battant pavillon sud-coréen, signe de tensions avant l’investiture du futur Président des États-Unis Joe Biden.

Selon plusieurs sources, Washington est l’un des principaux acteurs de cette détente. « En 2017, le Président des États-Unis, Donald Trump, soucieux de rassembler contre l’Iran, était demandeur du blocus et accusait le Qatar de financer l’extrémisme religieux », explique une source proche du Qatar. « Depuis lors, le vent a tourné. Il est préférable pour Trump de résoudre cette crise, sans laisser l’opportunité à Joe Biden de revendiquer une quelconque victoire diplomatique. »

par: Arab Observer

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