Les Arméniens aux urnes pour des élections législatives anticipées

Les Arméniens ont voté dimanche lors des élections législatives anticipées risquées pour le Premier ministre, Nikol Pachinian, dont la popularité s’est effondrée après la récente défaite militaire face à l’Azerbaïdjan, au terme d’une campagne véhémente qui fait craindre un climat tendu après la publication des résultats.

Environ 2,6 millions d’électeurs arméniens étaient appelés aux urnes pour élire au moins 101 députés pour cinq ans.

Le vote s’est déroulé dimanche globalement dans le calme, mais deux formations, dont celle de M. Kotcharian, ont dénoncé des violations.

A 17H00 locales, la participation a dépassé 38% contre presque 40% à la même heure lors des législatives de 2018.

Les bureaux de vote ont fermé à 16H00 GMT et les premiers résultats sont attendus plusieurs heures plus tard.

Des observateurs de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) chargés de surveiller la transparence du scrutin, présenteront leurs conclusions préliminaires lundi à 11H00 GMT.

L’ex-journaliste Nikol Pachinian, 46 ans, porté au pouvoir en 2018 par une révolution pacifique contre les vieilles élites corrompues, affronte l’ex-président Robert Kotcharian, 66 ans, qui accuse son rival d’incompétence et se pose en dirigeant expérimenté.

« J’ai voté pour le développement de notre Etat et notre peuple, pour l’avenir de l’Arménie« , a écrit le Premier ministre sur les réseaux sociaux, après avoir serré quelques mains à Erevan.

M. Kotcharian a lui été accueilli par des applaudissements à son arrivée au bureau de vote dans la capitale. « J’ai voté au nom d’une paix digne et de la croissance économique », a-t-il déclaré.

Si son parti n’obtient pas de majorité, M. Pachinian pourrait perdre son poste à l’issue du scrutin, sa popularité s’étant effondrée après la déroute d’Erevan durant la guerre contre l’Azerbaïdjan, voisin et ennemi juré, à l’automne 2020.

M. Pachinian a exhorté cette semaine ses compatriotes à lui donner un « mandat d’acier » et mis en garde contre « une guerre civile ». Nombre de ses anciens partisans l’accusent d’être un « traître » pour avoir accepté un cessez-le-feu et se tournent désormais vers ses adversaires.

Après avoir obtenu plus de 70% de suffrages aux législatives de 2018, la formation de M. Pachinian n’est désormais créditée que de 25% des intentions de vote par le seul sondage disponible, derrière le bloc « Arménie » de M. Kotcharian avec près de 29%.

Trois autres partis, parmi les 25 formations en lice, ont des chances d’entrer au Parlement, selon cette enquête de l’institut MPG, affilié à Gallup International.

« Nous sommes une équipe qui, contrairement à l’administration actuelle, a de l’expérience, des connaissances, de la force et de la volonté », a de son côté lancé M. Kotcharian vendredi devant ses partisans à Erevan.

La campagne électorale a montré une profonde division entre les deux camps et des observateurs s’attendent à des protestations, voire des violences après le scrutin.

Un rassemblement de supporters de M. Pachinian est attendu lundi soir à Erevan et ceux de Kotcharian pourraient également se réunir.

par: Arab Observer 

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