Ashraf Ghani a ordonné la libération de 500 talibans

Le président afghan Ashraf Ghani a ordonné vendredi la libération de 500 talibans détenus par le gouvernement en geste d’apaisement pour l’Aïd-el-Adha, la fête islamique du sacrifice. À cette occasion, un cessez-le-feu de trois jours a également été décrété.

Les 500 personnes libérées vendredi ne se trouvent pas sur la liste de prisonniers dont le retour est exigé par les talibans. Le groupe islamiste radical ne veut pas entendre parler d’un accord de paix avec le gouvernement de M. Ghani avant la libération de ses prisonniers.
Les talibans ont eux-mêmes relâché 1005 prisonniers, comme le prévoit l’accord signé en février avec les Etats-Unis.

Ashraf Ghani a souligné que par cet acte, les autorités afghanes avaient à présent rempli leur part de l’accord conclu entre les Etats-Unis et les talibans, qui prévoyait la libération de 5000 insurgés au total. Kaboul avait déjà relâché quelque 4500 prisonniers mais se montrait réticent à l’idée de lâcher les 500 derniers, les jugeant trop dangereux.
« Je n’ai pas le pouvoir de décider de la libération des derniers prisonniers talibans, accusés de crimes graves », a indiqué le président. Selon lui, un conseil des sages décidera de leur sort.

Une trêve de trois jours doit débuter ce vendredi en Afghanistan entre les talibans et le gouvernement en place. Ce troisième cessez-le-feu en dix-neuf ans de guerre devrait permettre d’ouvrir des négociations de paix la semaine prochaine. Zabihullah Mujahid, le porte-parole des talibans avait annoncé mardi que « les moudjahidine [avaient] pour ordre de ne pas mener d’opération contre l’ennemi pendant les trois jours et nuits de l’Aïd-el-Adha », la grande fête musulmane du Sacrifice traditionnellement marquée par des réunions familiales.

Si le gouvernement a rapidement donné son aval à cette trêve saluée par les Etats-Unis, le porte-parole du président Ashraf Ghani, Sediq Sediqqi, a cependant souligné qu’elle ne suffisait pas. Le chef d’Etat espère « un cessez-le-feu durable » et l’ouverture de pourparlers « directs » avec les insurgés. Ashraf Ghani a déclaré mardi que les négociations pourraient débuter « dans une semaine ». Les talibans, eux, avaient fait savoir la semaine dernière qu’ils étaient prêts à engager des discussions avec Kaboul dès la fin de l’Aïd.

Les affrontements entre les autorités afghanes et les insurgés ont fait de nombreuses victimes civiles, plus de 1200 tués et quelque 1750 blessés rien qu’au premier semestre 2020 selon la Commission afghane indépendante pour les droits humains (AIHRC).

par: Arab Observer

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