Athlétisme: Caster Semenya, dix ans de victoires et de controverses

Le 19 août 2009, la Sud-Africaine Caster Semenya crevait l’écran aux Mondiaux de Berlin en remportant son premier titre sur 800 mètres. S’en est suivie une longue période de domination sur la distance, mais aussi un combat acharné contre les instances internationales de l’athlétisme. Fin juillet, la fédération internationale a finalement suspendu la médaillée olympique. Elle ne pourra pas prendre part aux Mondiaux de Doha en septembre.

« Je suis Mokgadi Caster Semenya, je suis une femme et je suis rapide ». C’est par ces mots que l’athlète sud-africaine Caster Semenya avait annoncé en mai dernier son recours contre la Fédération internationale d’athlétisme et ses nouvelles règles qui impose aux athlètes hyperandrogènes de suivre un traitement pour faire baisser leur taux de testostérone afin de pouvoir concourir sur des distances allant du 400 mètres au mile (1 609 mètres). Un recours rejeté par le Tribunal arbitral du sport (TAS).

Cela fait maintenant dix ans que Caster Semenya doit faire face aux questions et aux critiques, depuis les Jeux olympiques de Berlin en 2009. Elle a alors 18 ans et gagne pour la première fois le 800 mètres.

Mais le physique de la jeune athlète sud-africaine interpelle et la rumeur enfle. Caster Semenya doit subir un contrôle d’identité sexuelle. Elle continue à courir : aux Mondiaux de Daegu en 2011, à Londres en 2017, aux JO de 2012 et à ceux de 2016, elle remporte à chaque fois le 800 mètres.

Star incontestée en Afrique du Sud

Jusqu’au coup d’arrêt sifflé par la Fédération internationale d’athlétisme le 31 juillet et ses nouvelles règles qui l’excluent aujourd’hui de la compétition. L’athlète ne pourra pas participer aux Mondiaux au Qatar qui se dérouleront du 27 septembre au 6 octobre. En Afrique du Sud, il ne fait pas l’ombre d’un doute que cette décision est une manœuvre pour exclure une athlète « invaincue » et qui dérange.

Dans son pays, Caster Semenya bénéficie d’un large soutien et d’une grande popularité. Ses exploits sportifs comme son mariage avec sa femme Violet Raseboya font la une des journaux.

« C’est une grande championne, une très grande championne. À l’heure qu’il est, nous n’avons aucune femme plus influente que Caster Semenya en Afrique du Sud ».

En 2012, l’Afrique du Sud la choisit même comme porte-drapeau pour les Jeux olympiques et consacre ainsi la jeune frondeuse née dans un petit village pauvre du Limpopo, devenue depuis une inspiration pour les autres enfants de son pays.

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