Avertissements internationaux du risque de famine au Yémen
Certains des éléments-clés ayant mené il y a un an le Yémen au bord de la famine sont de retour, a affirmé jeudi au Conseil de sécurité de l’ONU le coordinateur pour les Affaires humanitaires dans ce pays, Ramesh Rajasingham.
« Avec la rapide dépréciation du rial (monnaie locale) et les perturbations dans le versement des salaires, nous voyons à nouveau certains des paramètres-clés qui ont mené le Yémen au bord de la famine il y a un an », a relevé le responsable lors d’une liaison vidéo avec le Conseil de sécurité. « Nous ne devons pas laisser cela se reproduire ».
« Le Programme alimentaire mondial et ses partenaires fournissent de la nourriture à plus de 12 millions de personnes chaque mois à travers le pays. Avec le soutien des agences humanitaires, 7 millions de personnes ont accès à de l’eau potable. Quelque 1,2 million de consultations médicales sont données chaque mois et plus de 2.000 centres médicaux reçoivent un soutien ».
« Cette année, le Yémen restera le pays où sévit la plus grande crise humanitaire. Nous faisons tout ce que nous pouvons pour atténuer l’impact de cette crise, avec de nouveaux programmes pour augmenter les revenus des familles faisant face à des conditions de famine », a-t-il aussi indiqué.
« Au total, nous aidons 15,6 millions de personnes cette année, c’est-à-dire la moitié de la population ».
Ramesh Rajasingham a aussi vivement dénoncé les entraves à l’acheminement de l’aide humanitaire. « Les restrictions affectent 6,7 millions de personnes ayant besoin d’une aide dans le pays » et « ce chiffre n’a jamais été aussi élevé ».
Dans le nord du pays, sous contrôle des rebelles Houthis, « trop d’humanitaires sont harcelés et menacés. D’autres sont arbitrairement détenus ou privés de liberté de mouvement, parfois sur de longues périodes. Des locaux ont été attaqués, des missions continuent d’être retardées ou annulées, ce qui signifie que les gens ne reçoivent pas à temps l’aide dont ils ont besoin », a déploré le responsable de l’ONU.
Depuis 2015, le conflit entre les forces progouvernementales et les rebelles Houthis a fait des dizaines de milliers de morts au Yémen, pour la plupart des civils, selon diverses organisations humanitaires.