Birmanie: Les autorités ouvre le feu sur des manifestants
Au moins huit personnes ont été tuées, plusieurs blessées et des centaines arrêtées dimanche en Birmanie par les forces de sécurité venues disperser des rassemblements pro-démocratie, la répression la plus meurtrière depuis le coup d’Etat il y a un mois.
Le pays est secoué par une vague de manifestations et une campagne de désobéissance civile depuis le putsch qui a renversé Aung San Suu Kyi le 1er février.
Face à ce vent de fronde largement pacifique, les autorités ont intensifié l’usage de la force, dispersant les rassemblements avec des gaz lacrymogènes, canons à eau, munitions en caoutchouc et parfois des balles réelles.
Le chef de la junte, le général Min Aung Hlaing, a assuré que les autorités avaient recours à un usage de la force minimal contre les rassemblements.
Mais on dénombre désormais au moins treize morts dans les rangs des manifestants depuis le 1er février. L’armée affirme pour sa part qu’un policier a péri en tentant de disperser un rassemblement.
Et dimanche, les Nations Unies ont condamné la répression, disant avoir des informations crédibles selon lesquelles il pourrait y avoir au moins 18 morts. Un chiffre que l’AFP n’a pu confirmer ou infirmer de source indépendante.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a condamné la répression. « L’usage de forces létales contre des manifestants pacifiques et les arrestations arbitraires sont inacceptables », a-t-il déclaré.
« Nous avons le coeur brisé après la perte d’autant de vies humaines », a tweeté l’ambassade des Etats-Unis en Birmanie. « Le ciblage de civils est odieux ».
Des centaines de personnes ont été interpellées dans la capitale économique, selon la police, et transportées dans la tristement célèbre prison d’Insein où de nombreux militants pro-démocratie ont purgé de longues peines de prison sous les dictatures précédentes.
Plus de 850 personnes ont été interpellées, inculpées ou condamnées depuis le coup d’Etat, selon une ONG d’aide aux prisonniers politiques (AAPP).
Mais les interpellations se sont intensifiées ces deux derniers jours avec 479 arrestations pour la seule journée de samedi.
La répression a été vivement condamnée à l’international, Etats-Unis et Union européenne en tête pour demander la libération d’Aung San Suu Kyi.
par: Arab Observer