Birmanie: 14 morts dans des combats entre l’armée et des rebelles dans l’est
Au moins 14 personnes ont été tuées jeudi dans l’est de la Birmanie dans des combats entre l’armée et des factions rebelles, qui s’en sont pris pour la première fois à une école militaire.
Cinq attaques ont été perpétrées par des guérillas ethniques jeudi matin à Pyin Oo Lwin, une ville touristique près de Mandalay qui abrite plusieurs casernes. L’école militaire a été notamment visée par des tirs de roquette.
L’armée a alors riposté, lançant des opérations contre ces groupes.
Les corps de sept soldats et de quatre policiers ont été dénombrés par un reporter de l’AFP à un poste de police ciblé par les attaquants.
Sur un autre site, trois autres personnes, deux soldats et un civil, ont été tuées et les combats « se poursuivent », a déclaré le porte-parole de l’armée, le général de brigade Zaw Min Tun.
L’Armée de libération nationale Taaung (TNLA), un des plus importants groupes rebelles dans le nord-est du pays, a revendiqué ces actions, indiquant qu’elles avaient été perpétrées en représailles à des opérations militaires.
« L’armée a lancé des offensives dans notre région et nous nous battons pour nous défendre », a déclaré le porte-parole du TNLA, Mai Aik Kyaw.
Les attaques ont été commises en coordination avec d’autres guérillas, l’armée de l’Alliance démocratique nationale du Myanmar (MNDAA) et l’armée d’Arakan (AA), a-t-il ajouté.
« Nous pensons qu’elles ont été perpétrées parce que la Tatmadaw (nom de l’armée birmane) a saisi plusieurs tonnes de stupéfiants il y a quelques semaines », a indiqué de son côté Zaw Min Tun.
Les forces armées birmanes ont mené en juillet d’importants raids contre des laboratoires de drogue en Etat Shan, une région voisine, qui ont permis la saisie de centaines de kilos de méthamphétamines.
Cette zone est devenue un des plus gros producteurs au monde de cette drogue de synthèse.
L’argent de la drogue alimente les conflits que se livrent depuis des décennies d’une part l’armée et les guérillas et d’autre part les groupes rebelles entre eux, chacun essayant de s’approprier un maximum de terres et de ressources naturelles, nombreuses dans cette région.
Les ambitions de Pékin d’investir dans des projets d’infrastructure majeurs dans cette zone aiguisent l’appétit des groupes armés, qui souhaitent accaparer ces territoires qui prennent de la valeur.