Blinken: Israël a accepté le plan américain de trêve à Gaza
Le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a assuré de Tel-Aviv que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu lui avait confirmé qu’Israël acceptait le plan de compromis de Washington pour une trêve dans la bande de Gaza, affirmant qu’il incombait désormais au Hamas d’en faire de même.
Benjamin Netanyahu a déclaré lundi vouloir la libération du maximum d’otages vivants dès la première phase du plan en trois phases proposé par les Etats-Unis.
La veille, il avait appelé à diriger la pression sur le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007 et qu’Israël considère au même titre que les Etats-Unis et l’Union européenne comme une organisation terroriste.
Il a dénoncé un refus obstiné du mouvement de conclure un accord, après les deux jours de négociations à Doha entre la partie israélienne et les médiateurs.
De son côté, le Hamas a affirmé lui faire porter l’entière responsabilité d’avoir fait échouer les efforts des médiateurs et fait obstruction à un accord.
Les pourparlers sont à un moment décisif, avait déclaré plus tôt M. Blinken à l’occasion de son neuvième voyage dans la région depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée le 7 octobre par Israël après une attaque d’une ampleur inédite du mouvement islamiste palestinien sur son sol et au cours de laquelle des otages ont été capturés.
Il s’agit peut-être de la dernière occasion de ramener les otages chez eux et d’obtenir un cessez-le-feu, a-t-il ajouté, appelant à ne pas faire dérailler le processus des pays médiateurs Etats-Unis, Qatar et Egypte, pour une trêve assortie d’une libération des otages, alors qu’Israël et le Hamas s’accusent mutuellement de faire échouer les négociations.
Washington avait soumis vendredi à Doha une nouvelle proposition de compromis, qui prévoit dans une première phase une trêve de six semaines accompagnée d’un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza et la libération d’un certain nombre d’otages.
Le Hamas, qui n’a pas participé à ces négociations et qui a rejeté la nouvelle proposition américaine, a jugé qu’elle répondait aux conditions posées par Netanyahu. Il a évoqué notamment l’insistance israélienne à maintenir des troupes à la frontière de Gaza avec l’Egypte et des nouvelles conditions sur le dossier des prisonniers palestiniens détenus par Israël susceptibles d’être échangés contre des otages.
Arrivé dimanche en Israël, M. Blinken doit se rendre mardi en Egypte, où les médiateurs doivent reprendre leurs discussions cette semaine, avant d’aller ensuite au Qatar.
Israël a promis d’envoyer une délégation aux prochaines négociations, selon M. Blinken.
L’étau se resserre en Israël où une nouvelle manifestation s’est tenue à Tel-Aviv pour réclamer un accord. La guerre n’a pas de vainqueur, pouvait-on lire sur l’une des nombreuses pancartes brandies lors du rassemblement, d’après des images de l’AFP.
L’arrivée de M. Blinken en Israël a coïncidé avec un attentat terroriste qui a blessé légèrement un passant à Tel-Aviv dimanche, selon la police israélienne. Le Hamas et le Jihad islamique, autre groupe armé palestinien, ont revendiqué cette attaque et menacé d’en commettre d’autres en Israël.
Le conflit a aussi provoqué une flambée des violences en Cisjordanie occupée, notamment entre Palestiniens et colons juifs, contre qui M. Blinken a demandé aux dirigeants israélien d’agir.
A sa frontière nord, Israël échange quasi-quotidiennement des tirs avec le Hezbollah libanais, allié du Hamas. L’armée israélienne a indiqué lundi qu’un de ses soldats était tombé au combat tandis que le mouvement islamiste pro-iranien a annoncé la mort de deux de ses combattants.
Pour les Etats-Unis, un cessez-le-feu aiderait aussi à éviter une éventuelle attaque de l’Iran et de ses alliés contre Israël, après leurs menaces de riposter à l’assassinat, imputé à Israël, du chef du Hamas Ismaïl Haniyeh à Téhéran le 31 juillet, et à celui du chef militaire du Hezbollah libanais, Fouad Chokr, tué la veille dans une frappe israélienne près de Beyrouth.
Nous travaillons pour nous assurer qu’il n’y a pas d’escalade ni de provocations ni aucune action qui pourrait d’une manière ou d’une autre nous éloigner de cet accord ou élargir le conflit à d’autres endroits, a assuré M. Blinken.