Bolton à Minsk pour de rares pourparlers avec le président bélarusse

Le conseiller pour la sécurité nationale de la Maison Blanche, John Bolton, était à Minsk jeudi pour de rares pourparlers avec le président bélarusse Alexandre Loukachenko, qui dirige d’une main de fer cette ex-république soviétique depuis 25 ans.

M. Bolton va s’entretenir avec M. Loukachenko et le chef de la diplomatie bélarusse Vladimir Makeï pour « discuter de la sécurité régionale et souligner le soutien américain à la souveraineté et l’indépendance du Bélarus », a indiqué l’ambassade des Etats-Unis à Minsk.

Cette visite risque d’être vue de très mauvais oeil par la Russie qui considère son voisin bélarusse comme un partenaire crucial.

Elle intervient après une rencontre mercredi entre John Bolton et le président ukrainien Volodymyr Zelensky à Kiev où le conseiller américain a insisté sur l' »intégrité territoriale » de l’Ukraine face à un conflit armé opposant les forces ukrainiennes et les séparatistes prorusses dans l’est du pays.

Longtemps qualifié de « dernière dictature de l’Europe », le Bélarus s’est attiré des sanctions de la communauté internationale après la réélection d’Alexandre Loukachenko en 2010 à un quatrième mandat présidentiel et les répressions visant l’opposition et les médias indépendants qui l’ont suivie.

Ces sanctions ont été en grande partie levées après la remise en liberté en 2015 de prisonniers politiques, année au cours de laquelle M. Loukachenko a été réélu pour un cinquième mandat présidentiel.

Des spéculations vont bon train ces dernières années, notamment dans des médias russes, sur une éventuelle unification entre la Russie et le Bélarus en un seul Etat, ce qui pourrait permettre au président russe Vladimir Poutine, qui n’a pas le droit selon la Constitution de se présenter à la présidentielle de 2024, de rester au pouvoir après la fin de son mandat actuel.

Pour sa part, M. Loukachenko a affirmé cette année que 98% de la population bélarusse étaient opposés à une telle unification.

Selon des analystes, le voyage de M. Bolton, qui va ensuite se rendre en Moldavie, une autre ex-république soviétique, vise à chercher des « points faibles » sur les frontières russes.

« Les Etats-Unis semblent chercher des trous pour renforcer leur influence en Ukraine, au Bélarus et en Moldavie », a affirmé ainsi le think-tank américain Stratfor.

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