Boris Johnson veut rester en poste malgré les appels à sa démission
Défection, complot de jeunes élus pour le déloger et appels à la démission… Malgré la rébellion croissante au sein de sa majorité, le Premier ministre britannique Boris Johnson, sur un siège éjectable, s’est montré déterminé mercredi à rester en poste.
En position de plus en plus précaire, il a dû affronter une nouvelle série d’appels à la démission, de l’opposition mais aussi d’un élu de sa majorité, David Davis.
Après avoir multiplié les excuses et s’être montré contrit à la télévision ces derniers jours, le dirigeant conservateur a adopté un ton combatif devant les députés, défendant sa politique, attaquant l’opposition et annonçant la fin prochaine de l’essentiel des restrictions anti-Covid.
« Au nom de Dieu, partez! » a lancé ce dernier, reprenant une phrase célèbre de l’histoire parlementair britannique et devenant le septième député conservateur à ouvertement demander son départ.
Le dirigeant de 57 ans, à la popularité jusqu’à récemment inoxydable, traverse sa pire crise depuis son éclatante accession au pouvoir à l’été 2019. Ses excuses au Parlement la semaine dernière – où il a reconnu sa présence à l’une de ces fêtes en mai 2020 tout en affirmant avoir pensé qu’il s’agissait d’une réunion de travail- n’ont pas calmé le jeu.
Au sein des nouveaux élus de ces régions populaires, séduites par le Brexit et les promesses de « nivellement par le haut » de Boris Johnson, la colère gronde. La séance hebdomadaire des questions au Premier ministre a démarré par la défection de l’un d’eux, le député Christian Wakeford qui rejoint le Labour.
« Vous et le Parti conservateur dans son ensemble vous êtes montrés incapables d’offrir le leadership et le gouvernement que ce pays mérite », lui a lancé dans un message rendu public le député du Bury South.
Face à Boris Johnson, le chef du Labour Keir Starmer a montré sa nouvelle recrue sur les bancs travaillistes de la Chambre des communes et a accusé le Premier ministre de « défendre l’indéfendable » à propos des fêtes tenues à Downing Street pendant des confinements traumatisants pour les Britanniques.
« Le Parti conservateur a remporté Bury South pour la première fois depuis des générations sous ce Premier ministre (…) et nous gagnerons encore lors des prochaines législatives avec ce Premier ministre », a répliqué Boris Johnson, suggérant donc qu’il mènerait la campagne des prochaines législatives, prévues en 2024.
Pour l’évincer de la tête du Parti conservateur – et par là de Downing Street-, il faudrait qu’au moins 54 Tories envoient un courrier au « comité 1922 », responsable de l’organisation parlementaire de la formation, pour réclamant un vote de défiance.
Un nouveau sondage publié par la chaîne Channel 4 donne une avance de 11 points au Labour en intentions de vote et suggère qu’en cas de législatives prochainement, les conservateurs perdraient nombre de sièges remportés en 2019 dans le « Mur rouge » autrefois acquis aux travaillistes dans le nord de l’Angleterre.
En difficulté, le gouvernement de Boris Johnson a prévoit une série de mesures aux accents populistes surnommées dans la presse « Opération os à ronger »: recours à l’armée pour bloquer les arrivées de migrants par la Manche ou fin envisagée de la redevance finançant la BBC, deux sujets sensibles pour sa base.
Mercredi, il a aussi engagé la levée de l’essentiel des restrictions anti-Covid imposées en décembre pour lutter contre le variant Omicron en Angleterre, jugées liberticides par une partie de sa majorité.
par: Arab Observer