Boris Johnson a réclamé la fin des hostilités lors d’un appel au président Rouhani
Le premier ministre britannique Boris Johnson a réclamé jeudi « la fin des hostilités » lors d’un entretien téléphonique avec le président iranien Hassan Rohani face à l’accroissement des tensions entre l’Iran et les États-Unis, a indiqué son porte-parole.
M. Rohani a pour sa part déclaré à son interlocuteur que les frappes de missiles iraniens de mercredi sur des bases utilisées par l’armée américaine en Irak étaient un acte de « légitime défense », conforme à « la Charte des Nations Unies », selon la présidence iranienne.
Dans la conversation, M. Johnson a fait part, selon Londres, de « l’engagement continu du Royaume-Uni » envers l’accord sur le nucléaire iranien et le « dialogue permanent afin d’éviter la prolifération nucléaire et réduire les tensions ».
Limitant les activités nucléaires iraniennes, cet accord conclu à Vienne en 2015 (et menacé depuis que les États-Unis s’en sont retirés unilatéralement en 2018) constitue les « meilleures dispositions actuellement disponibles pour réaliser notre objectif d’empêcher l’Iran de posséder l’arme nucléaire », a ajouté le porte-parole de M. Johnson.
Le président américain Donald Trump a joué mercredi la carte de l’apaisement après des tirs de missiles iraniens sur des bases abritant des soldats américains en Irak, en représailles à l’élimination par Washington du général iranien Qassem Soleimani à Bagdad.
Boris Johnson avait déclaré dimanche : en « Nous ne regretterons pas [la] mort » de Soleimani.
Lors de leur conversation, M. Rohani l’a appelé à « reconsidérer » sa position envers celui qui fait figure de héros pour la République islamique, selon la présidence iranienne.
« Sans les efforts du martyr Soleimani, vous n’auriez certainement pas eu la tranquillité à Londres », a déclaré M. Rohani, en faisant allusion à l’engagement du général dans la lutte contre le groupe djihadiste État islamique (EI) en Irak et en Syrie.
Sur la question nucléaire, M. Rohani a répété que la réduction des engagements iraniens mise en œuvre depuis mai en réaction au retrait américain de l’accord de Vienne était réversible à tout moment.
L’Iran, a-t-il dit, est prêt à revenir à une application totale de l’accord si l’Europe, de son côté, « revient à ses engagements », en l’aidant à contourner les sanctions réimposées par Washington contre Téhéran depuis 2018, ajoute la présidence iranienne.
La Grande-Bretagne est avec l’Allemagne et la France l’un des trois États européens parties à l’accord de Vienne.
Selon Londres, Boris Johnson a également évoqué pendant l’entretien « la détention continue et le mauvais traitement » infligé à Nazanin Zaghari-Ratcliffe, Irano-britannique emprisonnée depuis 2016 en Iran pour participation à des manifestations contre le pouvoir en 2009, accusation que celle-ci dément.
Il a aussi appelé à « la libération immédiate » d’autres citoyens ayant la double nationalité.