Boris Johnson et Jeremy Corbyn ont redoublé d’efforts pour convaincre les électeurs
Le Premier ministre britannique Boris Johnson et son adversaire travailliste Jeremy Corbyn ont redoublé d’efforts lundi pour convaincre les électeurs, à trois jours d’un scrutin décisif pour le Brexit et l’avenir du Royaume-Uni.
Il est donné largement en tête des sondages, face à une direction travailliste positionnée très à gauche et prônant un nouveau référendum proposant de choisir entre un hypothétique nouvel accord de Brexit avec Bruxelles et le maintien dans l’UE.
Le Premier ministre britannique Boris Johnson et son adversaire travailliste Jeremy Corbyn ont redoublé d’efforts lundi pour convaincre les électeurs, à trois jours d’un scrutin décisif pour le Brexit et l’avenir du Royaume-Uni.
Arrivé au pouvoir en juillet, le dirigeant conservateur a fait le pari de convoquer ces législatives afin d’obtenir la majorité nécessaire au Parlement pour mettre en oeuvre la sortie de l’Union européenne, votée par 52% des Britanniques en juin 2016, plongeant le pays dans une profonde crise politique.
Il est donné largement en tête des sondages, face à une direction travailliste positionnée très à gauche et prônant un nouveau référendum proposant de choisir entre un hypothétique nouvel accord de Brexit avec Bruxelles et le maintien dans l’UE.
Mais l’issue est très incertaine et le résultat s’annonce serré dans de nombreuses circonscriptions, notamment les plus défavorisées, hostiles à la fois à l’austérité mise en oeuvre par les gouvernements conservateurs successifs depuis près de dix ans et à l’UE.
« Rien n’est acquis », y a insisté le Premier ministre, qui espère décrocher la majorité qui lui a fait défaut pour pouvoir faire adopter par le Parlement l’accord de Brexit qu’il a négocié avec Bruxelles.
Son opération de séduction a été contrariée par la publication dans la presse de la photo d’un enfant de 4 ans présentant des symptômes de pneumonie et contraint d’attendre couché par terre d’être examiné dans un hôpital de Leeds, illustrant les difficultés rencontrées par le service public de santé (NHS), un autre enjeu de la campagne.
Après avoir promis dimanche de se « battre pour chaque vote », Boris Johnson multiplie les déplacements dans le nord de l’Angleterre, dans des régions dominées par le parti travailliste qui ont soutenu le Brexit, à commencer par le marché aux poissons du port de Grimsby lundi matin.
« Je compatis beaucoup avec tous ceux qui ont eu une mauvaise expérience (avec le NHS) et je présente mes excuses », a-t-il déclaré sur la radio LBC, réitérant sa promesse d’y investir massivement.
Plus tard, le dirigeant s’est emparé du téléphone portable d’un journaliste de la télévision ITV qui tentait de lui montrer la photo de l’enfant. Selon les images de l’interview publiées sur Twitter, il a fini par rendre le téléphone, regardant la photo « terrible » et s’excusant encore.
Le chef des travaillistes, Jeremy Corbyn, a sauté sur l’occasion pour l’attaquer. « Il a eu neuf ans (les années au pouvoir des conservateurs) pour financer le NHS comme il se doit. Un enfant soigné par terre est une honte pour notre société », a-t-il dit dans un discours enflammé à Bristol.
Promettant qu’il réussirait à mettre en oeuvre le Brexit le 31 janvier, après trois reports, Boris Johnson est aussi allé jusqu’à promettre dimanche dans le Sunday Times un baby boom une fois tournée la page clivante de la sortie de l’UE. « Les flèches de Cupidon vont une nouvelle fois voler après le Brexit. L’amour va fleurir dans tout le pays », a-t-il avancé.
Il a au passage affirmé qu’une telle explosion démographique avait été constatée déjà après les jeux Olympiques de 2012 de Londres, dont il était alors maire. Elle n’a en réalité pas eu lieu et ses propos ont alimenté les reproches récurrents sur son rapport incertain à la vérité.
Malgré son retard dans les sondages, Jeremy Corbyn, 70 ans, pourrait remporter les clés de Downing Street en s’alliant avec d’autres partis, comme les indépendantistes écossais du SNP farouchement opposés au Brexit, si les conservateurs n’obtiennent pas la majorité absolue.
Le Labour a été critiqué pour son manque de clarté sur le Brexit: il veut renégocier un accord de sortie de l’UE qui maintiendrait des liens étroits avec les 27 puis soumettre le texte à un nouveau référendum.
Il a mené une campagne très à gauche, promettant nationalisations et investissements massifs dans les services publics, ce qui inquiète les milieux d’affaires.
Son parti a présenté lundi son programme pour ses 100 premiers jours au pouvoir en cas de victoire avec pour mot d’ordre de mettre fin à l’austérité, avec la présentation d’un budget le 5 février.
La campagne de Jeremy Corbyn a cependant été parasitée par les accusations d’antisémitisme au sein du Labour qui ont culminé avec une intervention inédite du grand rabbin du Royaume-Uni l’accusant de ne pas avoir su éradiquer le « poison » de l’antisémitisme au sein du parti et appelant les électeurs à « voter en conscience ».