Boris Johnson recule du Brexit sans accord

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a abandonné l’idée de sortir de l’Union européenne sans accord. C’est ce qu’il écrit dans un manifeste électoral pour son Parti conservateur, consulté par le journal The Times. Boris Johnson a longtemps agité le spectre du « no deal », la perspective d’un Brexit sans accord entre le Royaume-Uni et l’Union européenne, comme un argument de négociations avec les Vingt-Sept, mais aussi avec Westminster.

Boris Johnson n’a cessé de répéter ces derniers mois qu’il souhaitait quitter l’UE le 31 octobre, avec ou sans accord. Il a d’ailleurs dit qu’il préférait être “mort dans un fossé” plutôt que de demander une nouvelle fois à l’UE de le reporter. Mais en fin de compte, il a été contraint de le faire par le Parlement. Cette semaine, les États membres de l’UE ont accepté la demande du Royaume-Uni de reporter le Brexit au 31 janvier 2020. Des élections législatives ont été convoquées le 12 décembre prochain.

Le Parti conservateur Johnson pourra compter sur une fourchette de 36 à 41% des voix lors des élections du 12 décembre, selon différents sondages. Selon YouGov, les conservateurs obtiendraient 36% des voix, alors qu’Ipsos les placent à 41%. Le parti d’opposition travailliste est quant à lui estimé par YouGov à 21%, et à 24% par Ipsos.
Evidemment , l’avance attribuée à Johnson et à son parti pourrait s’avérer différente le jour du scrutin.

La perspective d’une rupture sèche avec le reste du continent inquiète les milieux économiques au Royaume-Uni, qui redoutent des répercussions potentiellement catastrophiques pour le pays. A l’inverse, les partisans d’un Brexit dur voient là une occasion de s’affranchir d’un coup des règles de l’UE.
En excluant désormais un « no deal », Boris Johnson écarte par la même occasion toute alliance avec le Brexit Party de Nigel Farage, qui continue à militer pour un divorce non négocié.
Les sondages donnent pour l’heure une avance confortable aux conservateurs dans les intentions de vote, mais les divisions au sein de l’électorat pro-Brexit pourraient favoriser les travaillistes de Jeremy Corbyn.

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