Borrell: Plusieurs Etats européens pourraient reconnaître l’Etat palestinien d’ici à la fin mai
En marge du Forum économique mondial de Riyad (Arabie saoudite), le chef de la diplomatie de l’UE,Josep Borrell a affirmé ce lundi 29 avril que plusieurs Etats européens pourraient reconnaître l’Etat palestinien d’ici à la fin mai.
Lors d’une conférence avec le ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal Bin Farhan, le chef de la diplomatie européenne s’est félicité d’une rencontre productive afin de coordonner les efforts de désescalade régionale et une sortie durable de la crise à Gaza. Avant d’ajouter : Nous renforcerons notre coopération pour mettre en œuvre la solution à deux Etats.
Sur la scène du Forum économique mondial de Ryad, Josep Borrell a rappelé son souhait d’une solution à deux Etats. On m’a dit la géographie n’a plus d’importance, la mondialisation, bla, bla, bla.
En Ukraine, c’est un combat pour la terre. Et ici, à Gaza et en Palestine, c’est une guerre pour la terre, deux personnes se battent pour la même terre. Et la seule solution est de la partager, a avancé Josep Borrell, cité par Euronews.
De son côté, le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a affirmé qu’une solution politique devait être trouvée pour unir Gaza et la Cisjordanie, y compris Jérusalem, dans un Etat palestinien indépendant par le biais d’une conférence internationale. Le président Abbas a enfin appelé à faire pression sur l’Etat hébreu pour qu’il mette fin à son offensive prévue sur la ville de Rafah.
En Europe, les plus fervents partisans de la reconnaissance sont connus. Il y a d’abord l’Espagne. Devant les députés, le 10 avril, le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, a confirmé sa volonté d’accorder un statut diplomatique de plein droit à la Palestine, rappelant que l’Espagne est préparée pour reconnaître l’Etat palestinien.
La communauté internationale ne pourra pas aider l’Etat palestinien si elle ne reconnaît pas son existence, avait déclaré le chef du gouvernement, tout en dénonçant la réponse disproportionnée d’Israël dans la bande de Gaza.
Madrid est l’une des capitales européennes les plus critiques vis-à-vis de la politique menée par Israël depuis le début du conflit à Gaza. Elle poursuit ses efforts pour rallier à la reconnaissance de la Palestine d’autres pays de l’Union européenne. Fin mars, en marge d’un sommet européen à Bruxelles, Pedro Sánchez avait publié une déclaration commune avec ses homologues irlandais, maltais et slovène dans laquelle les dirigeants se disaient prêts à reconnaître la Palestine, dans la mesure où cela pourra apporter une contribution positive à la résolution du conflit israélo-palestinien.
Parmi ces signataires, l’Irlande est un soutien de longue date à la reconnaissance d’un Etat palestinien. Dès les premiers bombardements israéliens menés à la suite de l’attaque du Hamas survenue le 7 octobre, Dublin a alerté sur le sort de la population de Gaza. Les raids aériens de Tsahal ont été qualifiés de punition collective par le Premier ministre irlandais, Leo Varadkar. Marquée par son passé de colonie britannique et par la guerre civile, l’Irlande est un soutien historique des Palestiniens. Dès 1980, elle a été le premier Etat de l’Union européenne à soutenir la création d’un Etat palestinien.
Dans l’Union européenne, neuf pays accordent un statut d’Etat indépendant à la Palestine, avec accueil d’un ambassadeur. Huit d’entre eux, la République tchèque, la Slovaquie, la Hongrie, la Pologne, la Bulgarie, la Roumanie, Malte et Chypre, avaient pris cette initiative avant de rejoindre l’Union. Seule la Suède, où réside une importante communauté palestinienne, l’a fait en tant qu’Etat membre, en 2014. D’après l’Autorité palestinienne, 137 pays des 193 Etats siégeant à l’ONU ont reconnu l’Etat palestinien. D’autres pays, dont l’Espagne et la France, accueillent une «mission de Palestine» sur leur sol, qui n’a pas le rang d’ambassade.
La reconnaissance d’un Etat palestinien n’est pas un tabou pour la France, a prévenu de son côté le président Emmanuel Macron le 16 février dernier. Nous le devons aux Palestiniens, dont les aspirations ont été trop longtemps piétinées. Nous le devons aux Israéliens qui ont vécu le plus grand massacre antisémite de notre siècle. Nous le devons à une région qui aspire à échapper aux promoteurs de chaos et aux semeurs de revanche, développait-il alors.
Deux jours plus tard, le 18 avril, les Etats-Unis ont mis leur veto à un projet de résolution du Conseil de sécurité qui aurait reconnu la Palestine comme membre à part entière des Nations unies.