Le leader catalan Carles Puigdemont arrêté en Italie

L’eurodéputé indépendantiste et ancien président catalan Carles Puigdemont, en exil en Belgique depuis 2017 après la tentative de sécession de la Catalogne la même année, a été arrêté jeudi 23 septembre en Italie, a annoncé son avocat, il a été placé en détention en Sardaigne, a précisé son cabinet dans un communiqué.

L’ancien chef du gouvernement catalan Carles Puigdemont a été interpellé jeudi par la police italienne en Sardaigne en vertu d’un mandat d’arrêt européen. Accusé de « sédition », il risque l’extradition vers l’Espagne. ​

Selon son avocat, Carles Puigdemont est arrivé en Sardaigne depuis Bruxelles jeudi après-midi pour participer à un festival folklorique catalan et rencontrer le chef et le médiateur régional de la Sardaigne.

« Il s’y rendait en tant qu’eurodéputé », a précisé son avocat, Gonzalo Boye, sur Twitter, expliquant que son arrestation avait eu lieu sur la base d’un mandat d’arrêt européen datant du 14 octobre 2019.

« À son arrivée à l’aéroport d’Alghero, il a été arrêté par la police aux frontières italienne. Demain, le président sera présenté aux juges de la Cour d’appel de Sassari, qui est compétente pour décider de sa libération ou de son extradition », a commenté Josep Lluis Alay, son chef de cabinet.

Le Parlement européen avait levé le 9 mars l’immunité parlementaire de Carles Puigdemont et de deux autres eurodéputés indépendantistes, mesure qui avait été confirmée le 30 juillet par le Tribunal de l’UE.

Mais cette décision a fait l’objet d’un recours dont le jugement définitif sur le fond de la part de la justice de l’UE doit être prononcé « à une date ultérieure ».

Le gouvernement espagnol du socialiste Pedro Sanchez a, lui, exprimé « son respect pour les décisions des autorités et des tribunaux italiens ».

« L’arrestation de Carles Puigdemont correspond à une procédure judiciaire en cours qui s’applique à tout citoyen de l’Union européenne (UE) devant répondre de ses actes devant les tribunaux », a affirmé dans un communiqué le palais de la Moncloa, siège du gouvernement espagnol, ajoutant que Carles Puigdemont devrait « se soumettre à l’action de la justice comme tout autre citoyen ».

Carles Puigdemont n’a pas bénéficié de la grâce accordée, fin juin, aux neuf indépendantistes incarcérés en Espagne.

Madrid souhaite obtenir l’extradition de Carles Puigdemont pour son rôle dans la tenue en 2017 d’un référendum sur l’indépendance de la Catalogne, déclaré illégal par la justice espagnole.

Il avait à l’époque été destitué et s’était enfui en Belgique pour échapper aux poursuites de la justice espagnole, qui avait condamné en octobre 2019 à la prison plusieurs anciens membres de son équipe gouvernementale, comme eux, il est poursuivi pour « sédition », mais est également accusé de « détournements de fonds publics ».

L’arrestation en Italie du leader catalan survient une semaine après la reprise des négociations entre le gouvernement espagnol de gauche et l’exécutif régional catalan, dont l’objectif est de trouver une issue à la crise politique en Catalogne.

par: Arab Observer

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