Cinq manifestants ont été tués par les forces de sécurité au Soudan
Cinq manifestants ont été tués samedi 12 novembre au Soudan où les forces de sécurité tirent à balles réelles et font usage de grenades lacrymogènes contre des dizaines de milliers d’opposants au coup d’État.
Au Soudan, les dizaines de milliers d’opposants au coup d’État sont repoussés par les forces de sécurité qui tirent à balles réelles et font usage de grenades lacrymogènes, cinq manifestants ont été tués ce samedi 13 novembre 2021.
Dès le petit matin, soldats et paramilitaires des Forces de soutien rapide (RSF) s’étaient déployés en masse à Khartoum, installant des barrages mobiles pour empêcher les rassemblements et bloquer les ponts reliant le centre aux banlieues.
Malgré ces obstacles, des cortèges sont partis de nombreux quartiers aux cris de Non au pouvoir militaire et A bas le Conseil de souveraineté.
Il y a deux jours, le général Abdel Fattah al-Burhane, auteur du putsch du 25 octobre, entendait entériner le nouvel état de fait en se renommant président du Conseil chargé de la transition, reformé pour l’occasion de militaires et de civils apolitiques en remplacement de ceux qu’il avait déposés ou arrêtés.
Mais samedi, les partisans d’un pouvoir civil ont mené une démonstration de force, parvenant à rassembler des dizaines de milliers de personnes dans les rues de plusieurs villes du pays, alors qu’ils sont contraints, en raison de la coupure d’internet depuis trois semaines, à s’organiser par SMS ou via des graffitis sur les murs.
Mais en fin d’après-midi, les forces de sécurité semblaient avoir fait le choix de la répression sanglante pour venir à bout d’une mobilisation qui se relance sans cesse depuis le 25 octobre : un syndicat de médecins prodémocratie recensait cinq manifestants tués à Khartoum, ainsi que de nombreux blessés par balles.
Les putschistes ont même été, selon la direction provinciale du ministère de la Santé, jusqu’à attaquer des hôpitaux de la capitale où sont soignés des blessés.
Les forces de sécurité avaient été appelées dès vendredi par l’ONU et des ambassadeurs occidentaux à éviter une effusion de sang dans un pays où déjà plus de 250 manifestants avaient été tués lors de la révolte qui renversa le dictateur Omar el-Béchir en 2019.
Depuis le coup d’État, 20 manifestants ont été tués et plus de 300 blessés, selon le syndicat des médecins. En outre, note l’ONU, des centaines d’opposants et de militants ont été arrêtés.
par: Arab Observer