Cisjordanie : Poursuite de l’occupation en violation du droit international et construction de colonies
Dix jours avant les élections israéliennes, la colonisation se poursuit en Cisjordanie occupée. Près de 600 000 colons israéliens sont implantés dans les Territoires Palestiniens, en Cisjordanie et Jérusalem-est. La colonisation est un thème important de la campagne : le Premier ministre Benyamin Netanyahu a renouvelé sa promesse cet été d’annexer des pans entiers de Cisjordanie en cas de réélection et a annoncé de nouvelles constructions.
Cette colonisation est illégale selon le droit international et présentée comme un obstacle à la paix, elle grignote les terres palestiniennes. Comme au sud de Jérusalem, à Beit Jala, dans une vallée emblématique et stratégique. En début de semaine des colons y ont dressé un avant-poste, quelques jours seulement après la destruction d’un restaurant palestinien avoisinant.
Sur une colline striée d’oliviers, deux camions sont plantés au fond d’un petit terrain, mais ils n’ont rien d’innocents selon Hassan Breijeh du Comité palestinien contre le mur et la colonisation
« À côté des camions, ils ont mis des caravanes ou je ne sais quoi et ils y dorment pour prouver qu’ils utilisent ce terrain », constate-t-il.
Les colons israéliens ont installé cet avant-poste sous la protection de l’armée dans cette vallée du Makhrour, un ensemble d’oliveraies ancestrales, situé à proximité de colonies et la route qui relie Jérusalem au sud de la Cisjordanie.
Et Hassan craint le pire à l’avenir.« Ici, ils vont construire une colonie, et ils réussiront à la connecter aux colonies d’Har Gilo, de Gush Etzion et à la route. Et toute cette zone sera menacée. »
Un restaurant détruit pour la troisième fois
Cette menace est déjà réelle, puisqu’à moins de 100 mètres Michelle Qassieh regarde une pelleteuse qui ramasse les débris de son restaurant. « Ils ont détruit tout », nous glisse-t-elle. Il a été détruit pour la troisième fois par l’armée la semaine dernière, faute de permis mais la quadragénaire est décidée à rester. « Personne ne peut me faire sortir de mon terrain. Ça va prendre du temps, mais on va réussir à construire », dit-elle.
Affirmant avoir acquis ce terrain il y a cinquante ans, le Fonds national Juif a demandé cette démolition, une requête dénoncée par l’ONG La Paix maintenant qui taxe l’organisation de « Fonds pour l’expulsion des Palestiniens ».